Bonne nouvelle ! Les enfants nés d’un père syrien et d’une mère marocaine et qui ne disposent que de la nationalité syrienne seront enregistrés par le HCR-Maroc en tant que demandeurs d’asile. La décision a été prise, mercredi dernier, lors d’une réunion entre des responsables de l’organisation onusienne et une commission représentant les Syriens cherchant asile dans le Royaume.
En effet, le Haut commissariat aux réfugiés a toujours considéré les enfants issus de mariages entre des Syriens et des Marocaines comme des ressortissants marocains non habilités à prétendre au statut de refugiés du fait que le Code de la nationalité marocaine considère ces enfants comme des Marocains de naissance. Souvent, le HCR-Maroc se contentait d’enregistrer seulement le père syrien en tant que demandeur d’asile en mentionnant dans son dossier qu’il est accompagné d’une épouse et d’enfants marocains.
« Ça sera un vrai soulagement pour plusieurs familles syriennes. Notamment celles dont les enfants ont du mal à bénéficier de la nationalité marocaine du fait des lourdeurs administratives », nous a indiqué Ghasan Tarh, membre de la commission avant d’ajouter : « Plusieurs familles se sont retrouvées dans des situations absurdes puisqu’elles ont perdu tout document prouvant la nationalité de leurs enfants et ce lors de leur fuite de Syrie. En effet, pour qu’un enfant soit considéré comme syrien, il doit avoir par-devers lui un acte de naissance approuvé par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération et une ambassade du Maroc en Syrie qui a fermé ses portes depuis fort longtemps. De même que l’obtention de la nationalité marocaine demande plusieurs démarches auprès des tribunaux ».
De son côté, Marc Fawe, chargé des relations extérieures au HCR-Maroc a tenu à nous préciser que l’enregistrement des enfants issus de mariages mixtes n’est pas ouvert à tous ceux qui sont nés d’un père syrien et d’une mère marocaine.
Selon lui, cette décision concerne, en première lieu, les enfants qui n’ont que des documents prouvant leur nationalité syrienne et qui n’ont pas été inscrits à l’ambassade du Maroc en Syrie. « Nous allons enregistrer ces enfants en tant que demandeurs d’asile en attendant l’aboutissement du processus d’acquisition de la nationalité marocaine puisqu’il est bon pour eux d’être considérés comme des citoyens marocains et non comme des refugiés dans le Royaume », nous a-t-il expliqué.
Pourtant, il n’y a pas que cette mesure que les Syriens ont pu arracher au HCR, d’autres vont suivre dans les jours qui viennent. En effet, les discussions de mercredi dernier ont également porté sur l’amélioration des conditions d’accueil des demandeurs d’asile syriens et sur le fait de les faire bénéficier des prestations des associations dont le HCR est partenaire. Ces prétendants à l’asile au Maroc auraient également le droit de bénéficier des services des centres de santé supervisés par le HCR-Maroc. Concernant, les aides financières directes, les responsables de la représentation du Haut commissariat au Maroc ont précisé qu’ils ne disposaient pas de fonds importants et que ces aides concernent en premier lieu les cas les plus vénérables. D’autres discussions sont prévues en vue de résoudre les points restés en suspens.