-
Le CESE appelle à une stratégie nationale d'usage et de développement de l'IA
-
Soulèvement de 1952 à Casablanca : Unité et solidarité maghrébines face à l'occupant
-
Des routes migratoires sahariennes à éviter : Zones de tous les dangers et risques
-
Le modèle marocain a significativement contribué au développement du concept et des expériences de la justice transitionnelle qu’il a propulsés vers de nouveaux horizons au niveau régional, mais aussi continental et international
-
Le Bureau du CSEFRS tient sa 32ème réunion
Mme Benkhadra, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement a d'ores et déjà annoncé que les discussions prendraient la forme d'ateliers associant tous les acteurs locaux au projet. Cette concertation devrait durer un mois et réunir les citoyens, les élus locaux, les ONG environnementales et les spécialistes du sujet. Objectif ? Que tous « prennent part au débat national pour nourrir le projet ».
La volonté de préserver notre environnement et notre patrimoine avait clairement été énoncée par SM le Roi Mohammed VI lors du discours du Trône, le 30 juillet 2009. Aujourd'hui la Charte de l'environnement et du développement durable s'inscrit clairement dans cette dynamique et a comme objectif d'inscrire le Royaume dans une perspective durable en y associant l'ensemble de ses citoyens tout en « définissant par conséquence les responsabilités individuelles et collectives de tous les Marocains ».
Ce dernier point est particulièrement intéressant, car il annonce le principe du « pollueur payeur » déjà instauré dans bon nombre de pays européens. Amina Benkhadra a ainsi souligné que ce principe serait appliqué grâce à des lois et des décrets permettant de sanctionner les industries les plus nocives à l'environnement et qui ne se conforment pas aux principes de ladite Charte. Du pain sur la planche en perspective…
Le projet prévoit également une sensibilisation à l'environnement par l'éducation, une mutualisation des moyens pour gérer au mieux l'exploitation des ressources, un progrès social grâce à la « solidarité » ainsi que la préservation et la valorisation du patrimoine naturel et culturel. Concernant ce dernier volet, des mesures doivent être prises rapidement. En effet, la forêt de la Maâmora est actuellement menacée par un projet de décharge publique, certaines espèces animales par l'exploitation massive et le trafic illégal, et le développement de nos sites touristiques ne semble pas toujours s'orienter vers une perspective durable…
Par ailleurs, notre Charte ressemble à sa voisine française adoptée par le Parlement en 2005. Près de 3 ans de travaux ont été nécessaires à son élaboration,. Espérons quant à nous que les principes de notre Charte nationale seront effectifs le plus rapidement possible. De plus, les instances administratives françaises ont déjà adapté la législation aux fondements de la Charte, à l'instar du Conseil économique et social qui a élargi ses prérogatives aux questions environnementales… Peut-être que le futur conseil du Royaume devrait réfléchir à cette possibilité avant même de voir le jour. Cependant, l'instauration prévue d'observatoires régionaux chargés du suivi de la situation environnementale est déjà un premier pas vers l'efficience.
Les débats qui s'ouvrent aujourd'hui devraient assurément permettre une réflexion de tous autour de l'élaboration de ce projet. Mais si nous souhaitons que cette Charte ne soit pas lettre morte, il est d'ores et déjà nécessaire de s'interroger en même temps sur les prérogatives dont disposeront les instances concernées pour faire appliquer l'ensemble des fondements énoncés.