Comme attendu, la Chambre des conseillers a rejeté, jeudi en plénière, le projet de loi de Finances 2014 par 87 voix contre 33.
Les groupes de l'opposition ont estimé, lors de l'examen de ce projet, que le gouvernement n'a pas apporté de réponses claires et précises à nombre de questions concernant des sujets importants.
Le texte sera soumis à une deuxième lecture à la Chambre des représentants, où la coalition gouvernementale est majoritaire et où le PLF pourrait passer comme une lettre à la poste.
Il n’en demeure pas moins que ce qui est advenu atteste de l’échec cinglant du gouvernement Benkirane qui n’a pas été capable de prendre les seules mesures de bon sens qui s’imposaient : réduire les déficits et la dette, s’attaquer à la réduction des dépenses et améliorer la compétitivité de nos entreprises pour retrouver la croissance. En fait, il a fait l’inverse, alimentant ainsi les risques de récession et de chômage. Les résultats de sa gestion sont donc calamiteux et fort inquiétants pour l’avenir.Au-delà des multiples avertissements qui lui ont été adressés tant pas l’opposition que par les ONG nationales et étrangères, c’est clairement la politique de gribouille (ou plutôt l’absence de politique) suivie par lui qui vient d’être mise directement à l’index sous la Coupole.
Le langage utilisé par les membres de la Chambre des conseillers a eu, en effet, le mérite de la clarté même s’il n’a pas semblé avoir convaincu le gouvernement qui continue à affirmer, contre tout bon sens, avoir interagi positivement avec les amendements proposés par l'opposition, soulignant que cette dernière n'a pas saisi l'opportunité d'approuver un projet qui vient à l'appui des politiques sociales et place à la tête de ses priorités la protection du pouvoir d'achat des citoyens et la préservation des équilibres. Une pure affabulation qui risque d’attiser le climat de défiance à l’égard d’un Exécutif que nombre de citoyens avertis considèrent comme n’étant pas à la hauteur des enjeux.
La décision historique des conseillers de rejeter un projet de loi de Finances aussi néfaste sanctionne donc, avant tout, l’échec de la politique économique d’un gouvernement qui ne cesse de nous abreuver de déclarations lénifiantes et de promesses jamais tenues. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il finira un jour par se rendre à la raison et prendre compte des observations formulées par les élus de la nation plutôt que de foncer droit dans le mur. Encore faudrait-il qu’il y ait un pilote dans l’avion qui semble actuellement tanguer de plus en plus, au gré des humeurs du vent…