L’insipidité, l’imbécillité, la bêtise a été d’autant plus insoutenable que ces vautours sans foi ni loi se sont trouvé un semblant de justification à leurs ignobles commentaires dans le fait qu’il y avait des Marocaines parmi les victimes de l’attentat ayant visé la boîte stambouliote. Des femmes ? Marocaines qui plus est, n’ont rien à ficher dans un lieu aussi infâme, soutiennent les inquisiteurs-moralisateurs.
Tant il est vrai que dans leur tête désespérément creuse et leur imaginaire gravement atteint, la femme est faite pour être emmitouflée dans un niqab, aux ordres et caprices de son mâle de mari, de jour comme de nuit … sans qu’elle ait à rechigner à la besogne même quand son phallocentrique de mâle décide de s’offrir une deuxième, une troisième ou une quatrième coépouse.
Voilà ce que l’on a gagné, nous autres Marocains, des nouvelles technologies et du Net. Les moins jeunes d’entre nous doivent se rappeler ce doux, ce beau Maroc qui était le nôtre durant les années 60, 70 voire 80 … Quand les apprentis wahhabistes ne nous avaient pas encore empoisonné l’existence. Quand le concept du quartier avait tout son sens. Quand le respect le plus total qui passait, en premier, par le droit à la différence, régnait entre voisins et voisines, quand nos fêtes battaient le plein dans une mixité spontanée, naturelle et forcément noble.
Je vais en boîte.
Et après ?
Quand les Marocaines et les Marocains réveillonnaient avec faste ou avec les moyens du bord, sans que cela les empêche de vaquer par la suite à leurs occupations et à leurs prières. Sans que quelques démoniaques ne s’improvisent en donneurs de « leçons » ou en redresseurs de «torts».
Où en est-on, aujourd’hui, de tout cela ? Oser traiter des dames de prostituées juste parce qu’elles se trouvaient dans un lieu de spectacle, juste parce qu’elles avaient fait le choix de profiter de la vie, de la respirer à pleins poumons, c’est pour le moins criminel. Les énergumènes qui sont derrière ne diffèrent en rien de ce tireur fou qui a fait des morts et des blessés par dizaines à Istanbul.
Il est grand temps de limiter les dégâts en éradiquant le mal. Il est grand temps de sévir dans un cadre légal soit dit en passant.
Un pourtant jeune, à ce qui paraît, a écrit et publié une abomination genre «La mort de ces putes vaut mieux que leur vie. Combien j’aurais aimé que toutes les putes de nationalité marocaine fassent l’objet d’une rafle, pour être jetées dans un four crématoire comme ce qu’a fait Hitler avec les Juifs».
Un aussi sinistre individu aurait-il échappé aux poursuites judiciaires sous une démocratie qui se respecte ?
Je dirais pour finir : Je vais en boîte et je vous em… !