Il n’y aura pas de pain dans les boulangeries de Rabat-Salé aujourd’hui et demain. La Fédération des boulangers-pâtissiers du Maroc (FBPM) a décidé de mettre la pression sur le gouvernement avant une grève nationale qui sera décidée prochainement. C’est ce qu’a annoncé Houcine Azaz, président de la FBPM, lors d’une émission sur une radio privée, diffusée ce lundi
Ce dernier semble très remonté contre Mohamed Louafa, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, donnant même l’impression que la lutte pour l’augmentation du prix du pain s’est convertie en bras de fer entre les boulangers et ledit ministre.
Selon le président de la FBPM, le ministre n’est pas un interlocuteur fiable puisqu’il ne remplit pas les conditions requises pour entamer de vraies négociations. Les boulangers lui reprochent ses déclarations qu’ils ont qualifiées d’«irresponsables et immatures». Pis, ils les considèrent comme une injure à l’égard des professionnels du secteur. «Notre fédération existe avant lui, et ce n’est pas à lui de nous donner des leçons», a lancé Houcine Azaz.
Des propos qui sont tombé dans l’oreille d’un sourd puisque Mohamed Louafa a récidivé, avant-hier, au cours de la séance des questions orales à la Chambre des représentants. Il y a notamment déclaré que le pain à 1,20 DH, subventionné par la Caisse de compensation, “est mauvais pour la santé des Marocains” bien que ces derniers l’aiment. Une déclaration qui risque de raviver la tension entre la FBPM et le ministre qui a déclaré que toute hausse des prix du pain opérée unilatéralement par la FNPB sera considérée comme illégale. Une mise en garde qui va certainement envenimer davantage les relations entre les boulangers et le gouvernement qui sont déjà fort tendues. En effet, la FBPM a entamé depuis peu une campagne de mobilisation des professionnels dans les différentes régions du pays (Meknès, Rabat, El Jadida…) en y tenant des rencontres pour débattre de cette situation et se préparer à observer une grève nationale. Les boulangers estiment qu’ils ont le droit d’augmenter les prix puisque tous les produits qui entrent dans l’industrie de la boulangerie et de la pâtisserie sont libéralisés, et que «seul le secteur non structuré profite de la subvention de l’Etat ».