La chaîne de télévision régionale de Laâyoune a diffusé récemment plusieurs vidéos filmées à l’intérieur des camps dénonçant les violences, les viols perpétrés sur les femmes par des dirigeants du Polisario, notamment le pseudo-ministre de la Défense, l’Algérien Bouhali. Ces vidéos suivies d’autres enregistrées par des soldats du Polisario, à travers lesquelles ils dénoncent la précarité, l’oppression et le désespoir des populations après quatre décennies de règne sans partage de la bande à Abdelaziz, ont suscité l’intervention des forces de l’ordre dans les camps de Tindouf.
Selon des informations provenant de ces camps, les autorités algériennes ont érigé de nombreux check-points mobiles aux alentours et à l’intérieur des camps sous prétexte de lutter contre la contrebande.
Le blocus imposé par l’Algérie aux camps de Tindouf qui vient de passer au niveau supérieur et auquel participent les différents corps de la sûreté (armée, gendarmerie et douane), se fait depuis le mercredi 27 mars, au grand jour et loin de la discrétion, jusque-là, plus au moins observée par l’Algérie dans ses interventions à l’intérieur de ces camps.
Ces interventions par lesquelles les autorités algériennes s’arrogent le droit de contrôler tous les véhicules transportant des marchandises d’un camp à l’autre. Un autre moyen pour restreindre davantage la libre circulation de la population sahraouie. Auparavant, les autorités algériennes se limitaient uniquement à la surveillance des entrées et sorties. Mais l’objectif inavoué de ces actions, demeure la tentative par les forces algériennes et le Polisario de mettre des noms sur les auteurs des vidéos dénonçant les pratiques des dirigeants du mouvement. Ce qui a abouti à l’arrestation de plusieurs dizaines de Sahraouis dont des femmes. Parmi ces personnes arrêtées, certaines seraient soupçonnées par le Polisario et la gendarmerie algérienne d’être les auteurs des vidéos diffusées par la TV régionale de Laâyoune et des graffitis sur les murs des camps.
D’autre part, ce tour de vis ordonné par Alger qui vient renflouer les finances des proches et amis de Mohamed Abdelaziz, largement ébranlées par la crise qui secoue les associations espagnoles, importante source de financement du Polisario, est accueilli favorablement pas la nomenklatura du mouvement. Et pour cause, tout commerçant est obligé de demander de nouvelles autorisations, bien entendu moyennant paiement de taxes forfaitaires ou des pots-de-vin pour avoir le droit de circuler avec sa marchandise à l’intérieur des camps.
Des impôts qui s’ajoutent aux nombreuses taxes déjà existantes. La direction du Polisario a, en effet, mis en place un dispositif juridique lui permettant de maintenir son emprise sur l'activité de négoce. Des mesures héritées des anciens régimes communistes. A titre d’exemple, les commerçants sont contraints d’avoir une carte valable uniquement une année pour pouvoir exercer leur activité, et ce, après le paiement à la «douane» du Front de 600 dinars algériens.
Mais les Sahraouis des camps de Tindouf dont les langues commencent à se délier, continueront-ils à subir, en silence, les conditions inhumaines et draconiennes que leur imposent les dirigeants du Polisario?