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Le taux de tous les records : Le chômage se porte à merveille sous le gouvernement Benkirane


Meyssoune Belmaza
Vendredi 6 Mai 2016

Une peur bleue, voire viscérale commence à gagner les chômeurs. Pour ainsi dire, ils vivent une situation indicible depuis l’arrivée de Benkirane aux commandes. Sa politique ne cesse, en effet, de booster le chômage. Pis encore, à en croire les principaux indicateurs du Haut-commissariat au plan (HCP) relatifs à la situation du marché du travail au premier trimestre de l’année en cours, trois tragédies sont à mettre à son passif et à celui de son team. Primo, le nombre de chômeurs dans le Royaume a atteint 1.169.000 personnes; secundo, le taux de sous-emploi s’est accru de 1 point et tertio, les lauréats des grandes écoles et instituts sont sur le point de connaître le même sort dramatique que les autres catégories des diplômés du supérieur, en l’occurrence de se retrouver sur le pavé sitôt leurs sésames en poche.
C’est dire que l’actuel Exécutif n’a cure de la barre du chômage qui frise les 1,5 million d’individus en comptant les personnes sans travail ou disposant d’emplois précaires ainsi que ceux qui sont présentés par le HCP comme travaillant sans rémunération aucune, et ce au moment même où la population en âge d’activité s’accroît de plus en plus et que le phénomène de sous-emploi commence à faire tache d’huile, aussi bien en milieu urbain que rural !
Au Maroc, la situation du marché du travail au premier trimestre de l’année 2016 ne prête donc pas du tout à la joie. Ainsi, dans sa note d’information, le HCP a fait savoir que la population active en chômage a augmenté de 1% au niveau national, passant de 1.157.000 au premier trimestre de l’année 2015 à 1.169.000 chômeurs au même trimestre de cette année, ce qui correspond à 12.000 chômeurs en plus, résultant d’une augmentation de 22.000 en milieu urbain et d’une diminution de 10.000 en milieu rural. Et de préciser qu’en conséquence, le taux de chômage a augmenté passant, entre les deux périodes, de 9,9% à 10% au niveau national, soit de 14,3% à 14,6% en milieu urbain et de 4,7% à 4,5% en milieu  rural. L’on signale également de même source que les hausses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+1,7 point) et les adultes âgés de 25 à 34 ans (+0,6 point).
La note du HCP qui analyse les principales caractéristiques de la population active en chômage continue de plus belle dévoilant des faits qui laissent perplexe: près de huit chômeurs sur dix (79,2%) sont citadins (74,9%pour les hommes contre 89,7% pour les femmes);  près des deux tiers (63,9%) sont âgés de 15 à 29 ans (64,6%pour les hommes contre 62,4% pour les femmes);  près du tiers (31,6%) sont diplômés de niveau supérieur (23,1%pour les hommes contre 52,4% pour les femmes); plus de la moitié (53,6%) sont des primo-demandeurs d’emploi (47%pour les hommes contre 69,8% pour les femmes); deux tiers (66,1%) chôment depuis une année ou plus (62%pour les hommes contre 76,1% pour les femmes) et environ un sur trois (30,7%) se sont retrouvés au chômage suite au licenciement (25,7%) ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur (5%).
Dans le détail, les services d’Ahmed Lahlimi indiquent le taux de chômage est de 4,3% parmi les personnes sans diplôme, de 15,3% parmi ceux ayant un diplôme de niveau moyen, de 25,9% parmi les diplômés de la spécialisation professionnelle, et de 21,8% parmi les détenteurs d’un diplôme de niveau supérieur  avec en particulier un taux de 24,2% pour les lauréats des facultés.
Et de préciser qu’il est de 23% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans et de 41,5% parmi les citadins d’entre eux, contre 10% pour l’ensemble des personnes âgées de 15 ans et plus soulignant qu’en revanche, le taux de chômage des personnes n’ayant aucun diplôme a diminué de 0,4 point et celui des adultes âgés de 35 à 44 ans de 0,2 point.
La même source tient à noter, dans la foulée, que tandis que le volume global de l’emploi est passé, entre les deux périodes, de 10.513.000 à 10.500.000, le taux d’emploi a ainsi reculé de 0,6 point au niveau national, passant de 42,3% à 41,7% ajoutant qu’il a baissé de 0,6 point en milieu urbain (de 35,6% à 35%) et de 0,7 point en milieu rural (de 52,9% à 52,2%).
Selon les principales indications du HCP sur les secteurs primaire et secondaire à l’origine des emplois perdus, l’on affirme qu’en milieu urbain, le secteur de l’"industrie y compris l'artisanat" a connu une perte de 12.000 postes d’emploi, ce qui correspond à une baisse de 1,2% du volume d’emploi du secteur.
Le secteur de l’"agriculture, forêt et pêche" a également connu la perte de 3.000 postes d’emploi (-1,2%), signale-t-on de même source avant de faire remarquer qu’en milieu rural, tous les secteurs ont perdu des emplois cette année avec respectivement 12.000 postes d’emploi par le secteur de l’"agriculture, forêt et pêche" (-0,3% du volume d’emploi du secteur); 9.000 emplois par les "services" (-1,1%); 5.000 emplois par les BTP (-1,1%) et 2.000 postes d’emploi par le secteur de l’"industrie y compris l'artisanat"  (-1,2%).
Ceci étant, en décortiquant la situation et l’évolution du sous emploi au Maroc, le HCP explique que le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a augmenté, entre les deux périodes, de 1.040.000 à 1.141.000 personnes au niveau national, de 502.000 à 544.000 personnes dans les villes et de 538.000 à 597.000 dans les campagnes précisant que le taux de sous-emploi est ainsi passé de 9,3% à 10,1% dans les villes et de 10,5% à 11,7% dans les campagnes.
Le même document attire l’attention sur le fait qu’au niveau national, le taux de sous-emploi des hommes (12,4%) représente presque le double de celui des femmes (6,4%) mettant en relief qu’en milieu urbain, ce  taux (10,1%) est presque égal à celui des femmes (9,9%), alors qu’en milieu rural, il est environ quatre fois plus important, soit respectivement 15,3% et 4,1%.
Et de faire état d’un phénomène de sous-emploi qui est plus répandu, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, au niveau des secteurs des BTP et de l’"agriculture, forêt et pêche" où il affecte respectivement 17,9% et 11,1% des actifs occupés au niveau national.
Autres bémols soulignés par le HCP dans son enquête, près de sept sur dix (68,6%) des sous-employés pâtissent d’un sous-emploi lié à l’insuffisance du revenu du travail ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi  (70,7%pour les hommes contre 57% pour les femmes); 84,8% sont de sexe masculin; environ quatre sur dix (38,3%) sont des jeunes âgés de 15 à 29 ans (39,2%pour les hommes contre 33,7% pour les femmes); 52,3% résident en milieu rural (54,8%pour les hommes contre 38,4% pour les femmes); 42,6% disposent d’un diplôme et 9,8% détiennent un diplôme de niveau supérieur. Pavé dans la mare : alors que d’aucuns se rappellent avec nostalgie l’époque où la catégorie de population constituée de lauréats du privé soufrait, généralement, moins du chômage, elle a commencé à en goûter les affres et subir les méfaits d’une tendance haussière similaire à celle des autres diplômés du supérieur. Selon le HCP, sans atteindre  toutefois le niveau élevé des diplômés des facultés, dont le taux de chômage représente actuellement, près de 2,5 fois le taux national, celui des lauréats des grandes écoles et instituts (9,5%) tend à avoisiner le taux national alors qu’il était, jusqu’en 2012, de l’ordre de 5%.   
En clair, les chômeurs marocains sont dans la mouise depuis l’avènement de Benkirane qui leur avait promis des chimères à travers sa fameuse stratégie de l’emploi (SNE) qui, soit dit en passant, peine encore à voir le jour !
Hélas, l’actuel Exécutif continue, à quelques mois seulement de la fin de son mandat, de se défausser de ses responsabilités au lieu de mettre en branle les outils à même de rétablir une situation qui va de mal en pis. Il semble donc évident qu’il ne souhaite pas sortir de son haut de forme cette Arlésienne dénommée  SNE de peur de rater le coche encore une fois !
Pour mémoire, le volume global du chômage, au premier trimestre 2015, était de 1.157.000 personnes au niveau national, de 1.206.000 au troisième trimestre de l’année dernière et de 1.148.000 personnes entre les années 2014 et 2015.


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