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Le problème est ailleurs
«Le problème est ailleurs et je me demande comment le gouvernement a pu penser à cette mesure. Est-ce qu’il a au moins consulté les professionnels du secteur ? En fait, la question de la hausse des prix est liée à des facteurs plus compliqués», nous a-t-il indiqué. Et d’expliquer: «Il y a d’abord les facteurs méotrologiques. La hausse des températures lors de cet été, la sécheresse qui sévit depuis trois ans et la tempête Bernard qui a touché notre pays dernièrement ont fortement impacté la production desdits légumes. Il y a également des facteurs ou plutôt des failles réglementaires comme c’est le cas pour la loi de libéralisation des prix qui suscite jusqu’à aujourd’hui la polémique sur sa mise en œuvre.
En effet, cette loi n’a pas d’impact positif sur la gestion des prix puisque aujourd’hui les prix à l’extérieur du marché du gros ne reflètent pas ceux pratiqués à l’intérieur du marché. Il faut prendre également en compte la question des prix des carburants qui s’envolent alors que la culture des tomates et des pommes de terre se base sur le gaz butane sans parler des carburants destinés au transport de cette production vers les marchés et qui coûtent cher aujourd’hui ».
Un problème de taille
Pourtant, notre interlocuteur estime que le véritable hic demeure celui de l’exportation de ces légumes vers l’étranger. « Nous sommes face à un problème de taille qui ne sera pas résolu du jour au lendemain tant qu’on a des individus qui jouent avec la sécurité alimentaire du pays et de la paix sociale. Nous avons des responsables qui sont indifférents à ces problématiques», a-t-il souligné. Et de poursuivre: «Il n’y a pas de vraie volonté politique pour préserver le marché local de spéculations et de garantir des produits de qualité compatibles avec le pouvoir d’achat de nos concitoyens. C’est inacceptable que le citoyen paye aujourd’hui un kilo de tomate à 12 DH ou un kilo de pommes de terre à 10 DH.
S’il est vrai que le gouvernement a donné ses instructions pour arrêter l’exportation, il n’en demeure pas moins que ses instructions sont restées lettre morte puisqu’il n’y a pas de contrôle ni de suivi de ces consignes. En effet, les spéculateurs cherchent à éviter d'interdire ou de restreindre les exportations d'un certain nombre de produits, une décision qui incluait les tomates la saison dernière, mais qui est toujours en vigueur pour les oignons et les pommes de terre et arrivent toujours à trouver une issue».
Dysfonctionnements et défaillances
Des dysfonctionnements et des défaillances qui ont été observés par le Conseil économique social et environnemental (CESE) qui appelle à réorganiser les circuits de commercialisation des produits agricoles afin de limiter la spéculation des intermédiaires.
Ses experts affirment que les mesures d’urgence prises par l’exécutif n’ont pas suffi à «résorber le renchérissement des prix des produits alimentaires dans un contexte marqué notamment par la persistance de la tendance haussière des prix des intrants agricoles et des produits phytosanitaires».
Car, selon eux, la situation actuelle relève d’un problème structurel, notamment l’absence de cadre de gouvernance global du processus de commercialisation des produits agricoles entraînant plusieurs insuffisances en matière d’organisation des marchés des produits agricoles (marchés de gros et souks hebdomadaires) et la prédominance des circuits parallèles de commercialisation (vente informelle). «Une intermédiation excessive et peu contrôlée qui favorise la spéculation et la multiplication des intervenants, pénalise le producteur, impacte la qualité des produits en rallongeant les circuits de distribution et partant, renchérit le prix de vente final au consommateur. Le prix d’un produit peut, parfois, tripler ou quadrupler avant d’arriver au consommateur», dénoncent les membres du conseil.
Une situation qui a la peau dure
Un état des lieux qui risque de s’aggraver davantage puisque les prix des fruits et légumes poursuivront leur envol au cours des semaines prochaines selon Lahoucine Aderdour, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de la production et de l’exportation de fruits et légumes (FIFEL).
Dans une déclaration au site Telquel, il a affirmé que ces augmentations de prix sont liées aux conditions climatiques exceptionnelles qui ont touché le pays les 13 et 14 août dernier, avec des températures atteignant 53 degrés, causant ainsi des dommages considérables aux cultures. A ce propos, le président de la FIFEL a affirmé que les prix des fruits et légumes continueront d’augmenter sur le marché local pendant au moins un mois et demi, voire plus, si les températures élevées persistent au Maroc.