L’Association marocaine des droits de l’Homme a organisé, jeudi dernier, une conférence de presse à Rabat pour dénoncer ce qu’elle a qualifié de pratiques à son encontre et à l’encontre de ses activistes qui se traduisent par «des mesures d’encerclement, de vengeance et restrictions qui n’ont cessé de s’amplifier » et qui « constituent une menace aux libertés ».
A ce propos, l’AMDH a dressé un rapport mettant en lumière la multiplication, ces derniers mois, des mesures prises à son encontre.
Selon l’association, les pouvoirs publics saisissent « toutes les occasions pour se venger » de ses militants «soit par des agressions physiques et des insultes, soit par le biais de dossiers judiciaires préfabriqués afin de les juger dans des conditions dénuées de critères d’un jugement équitable ». En parallèle, poursuit la même source, «il est fait abstraction de toutes les plaintes de l’AMDH, et d’autres organisations des droits humains, relatives aux agressions des manifestations pacifiques par les forces de l’ordre, à l’utilisation excessive de la violence ». D’après elle, les « pouvoirs publics n’hésitent pas à violer les lois quand ils rejettent des dossiers qui remplissent pourtant toutes les conditions légales ou qu’ils refusent de livrer le récépissé de dépôt aux sections ou encore lorsqu’ils interviennent pour empêcher de bénéficier des salles publiques pour organiser des activités ou des réunions organisationnelles ».
L’AMDH accuse également les pouvoirs publics de chercher « à restreindre son travail de dénonciation des violations et de soutien aux victimes », à faire taire toutes les revendications relatives à l’«application du principe de non impunité et d’incrimination de tous ceux qui ont commis des crimes politiques, sociaux ou culturels ou environnementaux» et à « l’instauration d’un Etat de droit et des institutions ».Après avoir rappelé qu’elle poursuivra son combat en la matière, l’AMDH a annoncé sa décision de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à cette campagne.