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Ayant opté pour un budget fluctuant en fonction de l’évolution des prix des produits subventionnés par la Caisse de compensation, ce projet risque de se voir remis en cause dans les plus brefs délais.
En effet, selon le projet, la charge prévisionnelle de compensation fluctuerait entre 45,9 et 49,3 milliards de dirhams en fonction d’un cours du pétrole brut variant entre 105 et 110 dollars le baril, un prix du gaz butane situé entre 840 et 880 dollars/la tonne et des prix du sucre brut et du blé tendre fixés respectivement à 500 et 300 dollars la tonne. Des données que la dernière note de conjoncture de la Division des études et de la planification du ministère des Finances écorne allègrement. Elle rappelle, dans ce sens, que les cours du pétrole (Brent) ont évolué aux alentours de 108 dollars le baril durant les deux premières semaines de novembre, contre une moyenne de 113 dollars sur les trois mois précédents, suite au regain d’inquiétude sur l’économie mondiale et que toute remontée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient risquerait d’exercer des pressions haussières plus fortes sur les prix pétroliers. A propos des prix du gaz butane, la note rappelle que les cours se sont établis à 1.020 dollars la tonne à la mi-novembre, en hausse de 100% depuis leur creux de juin dernier et de 18% depuis début 2012.
Les cours du blé tendre ont atteint, quant à eux, un nouveau sommet annuel de 359 dollars la tonne début novembre, en hausse de 54% depuis début juin et de 39% depuis début 2012, affectés par une sécheresse sévère aux Etats-Unis et dans la région mer Noire ainsi que par des craintes de restriction sur les exportations du blé ukrainien.
Pour ce qui est des prix mondiaux du sucre brut, poursuit la DEPF, ils se sont établis à environ 420 dollars la tonne à la mi-novembre, en baisse de 3,5% sur un mois et de 18% sur un an.
Etant donné qu’au cours de l’exercice budgétaire actuel, les dépenses liées à la compensation ont atteint des proportions alarmantes, dépassant les hypothèses initiales de 13,3 milliards de DH à fin octobre 2012, qu’en sera-t-il en 2013 ?
Une question qu’il aurait convenu de poser avant la rédaction du projet de loi de Finances approuvé par les représentants et actuellement soumis à la Chambre des conseillers avec d’autant plus de sérieux que la crise qui commence à frapper le Maroc de plein fouet ne lui laisse pas beaucoup d’alternatives. La première consisterait à augmenter les prix des produits qui émargent à la Caisse de compensation avec ce que cela induira comme atteinte à la compétitivité des entreprises marocaines et au panier de la ménagère. La seconde alternative exigerait que le gouvernement pioche dans les dépenses d’investissement et la troisième à recourir aux emprunts extérieurs. Autant de mesures qui auront un impact négatif tant sur le processus de développement que sur la souveraineté de la décision économique nationale.
De fait, il s’agira, dans un cas comme dans l’autre, de passer de Charybde en Scylla. On y est déjà depuis pratiquement une année.