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Le potentiel du tourisme interne au service du redressement économique

Une niche qui pourra aider de nombreuses destinations à se remettre des impacts économiques de la pandémie, selon l’OMT

Mardi 15 Septembre 2020

Le tourisme interne devrait reprendre plus vite que les voyages internationaux, a affirmé l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) dans la troisième édition de sa note d’information sur «Le tourisme et le Covid-19 : Comprendre le tourisme interne pour en exploiter le potentiel». Pour les pays développés et les pays en développement, cela en fait «un tremplin intéressant pour se rétablir des effets économiques et sociaux de la pandémie de Covid-19», a soutenu l’institution spécialisée des Nations unies pour le tourisme. L’organisation «s’attend à ce que le tourisme interne reparte plus vite et avec plus d’intensité que les voyages internationaux. Vu son ampleur, le tourisme interne pourra aider de nombreuses destinations à se remettre des impacts économiques de la pandémie tout en permettant de sauver des emplois, de protéger les moyens d’existence et de retrouver aussi les bienfaits sociaux apportés par le tourisme», a expliqué le secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili. Dans le contexte actuel de crise liée au Covid-19, la nouvelle note de cette organisation ne peut laisser indifférent le Maroc dont le secteur touristique a été très fortement touché par les effets de la pandémie. Soulignons que ce secteur constitue une importante source de devises et emploie 20 millions de personnes, comme l’avait rappelé la députée ittihadie Amina Talbi, lors du débat organisé en juin dernier à la Chambre des représentants sur l'impact de la pandémie du coronavirus sur le tourisme, l'artisanat, le transport aérien et l'économie sociale. Dans sa publication, l’organisation relève environ 9 milliards de voyages de tourisme interne dans le monde en 2018, ce qui représente six fois plus le nombre d’arrivées de touristes internationaux recensés au cours de cette même année (1,4 milliard). L’institution internationale y décrit aussi «la façon dont les destinations dans le monde prennent activement des mesures pour développer le tourisme interne, par exemple en offrant des vacances en prime aux salariés ou des coupons et autres encouragements à voyager à l’intérieur du pays». Selon l’Organisation mondiale du tourisme, dans la plupart des destinations, le tourisme interne génère des niveaux plus élevés de recettes que le tourisme international. Pour preuve, «dans les pays de l’OCDE, le tourisme interne intervient pour 75% dans les dépenses touristiques totales. Dans l’Union européenne, les dépenses du tourisme interne sont 1,8 fois plus élevées que les dépenses du tourisme récepteur», a fait savoir l’institution spécialisée. Il est à souligner qu’à l’échelle mondiale, les plus grands marchés de tourisme interne en termes de dépenses sont les Etats-Unis d’Amérique (près de 1.000 milliards d’USD), l’Allemagne (249 milliards d’USD), le Japon (201 milliards d’USD), le Royaume-Uni (154 milliards d’USD) et le Mexique (139 milliards d’USD), selon les données de l’organisation. Pour lutter contre les répercussions du nouveau coronavirus sur ce secteur, signalons que les autorités marocaines ont élaboré un plan intégré et participatif mettant un accent particulier sur le tourisme interne. Répondant à une question centrale à la Chambre des représentants, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Economie sociale, Nadia Fettah Alaoui, affirmait que le tourisme interne constituait l’une des priorités de son département. Pour stimuler le tourisme interne, l’OMT recommande un certain nombre d’initiatives, fournissant ainsi des études de cas destinées à stimuler la demande interne. D’après l’organisation, cellesci «comprennent des initiatives axées sur le marketing et la promotion et des incitations financières», a-t-elle constaté notant qu’au vu du poids du tourisme interne et des tendances actuelles, de plus en plus de pays s’emploient à développer leurs marchés. Au Maroc, parallèlement aux mesures prévues dans le cadre du pacte proposé par le Comité de veille économique (CVE), l’Etat et le secteur privé, représenté par le président du GPBM et le président de la Confédération nationale du tourisme, ont procédé en août dernier à la signature du contrat-programme pour la relance du secteur touristique en phase post-Covid-19. Couvrant la période 2020- 2022, ce contrat se fixe trois objectifs majeurs : préserver le tissu économique et l’emploi, accélérer la phase de redémarrage et poser les bases d’une transformation durable du secteur. 

Alain Bouithy

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