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Le pays demeure confronté à une grave crise politique et institutionnelle : La junte guinéenne pressée d’organiser les élections


Reuters, AFP, AP
Vendredi 18 Décembre 2009

A moins d’une semaine de la date anniversaire de la prise de pouvoir en Guinée par les militaires en décembre 2008, le pays demeure confronté à une crise politique et institutionnelle, au moment où la junte est pressée par l’opposition et la communauté internationale d’accepter une «transition de courte durée» en vue d’élections.
Depuis la prise de pouvoir par le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, le 23 décembre 2008, après le décès du président Lansana Conté, ce pays d’Afrique de l’Ouest a connu des mouvements de protestation sans précédents, conduisant à des violences ayant engendré la mort de plus d’une centaine de personnes.
Cette crise s’est exacerbée ces derniers jours à la suite de la tentative d’assassinat, le 3 décembre, du capitaine Camara, président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, au pouvoir).
Afin de contribuer à mettre fin aux dissensions politiques et restaurer le calme, une réunion du Groupe de contact international sur la Guinée (GCI-Guinée), constitué notamment de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA), l’ONU, l’Union européenne (UE) et l’Organisation de la conférence islamique (OCI), a été organisée à Ouagadougou au Burkina Faso.
Outre le GCI-Guinée, ont également pris part à la réunion des représentants de l’opposition guinéenne regroupée au sein du Forum des «Forces Vives» (partis politiques, syndicats et société civile) ainsi que des délégués du CNDD.
Lors de cette réunion, le groupe de contact a sommé les militaires au pouvoir en Guinée d’accepter une «transition de courte durée» pour organiser rapidement des élections pour mettre fin à la crise constitutionnelle, et a également préconisé l’envoi de «personnels civils et militaires» dans le pays, pour contribuer à «l’instauration d’un climat de sécurité (...) et à la protection des institutions et des principaux acteurs de la transition».
Cette approche a été également défendue par Ibrahima Fall, le représentant de l’UA et coprésident du groupe de contact, qui a souligné la besoin d’aller vers «une transition très courte» en Guinée, laquelle, a-t-il dit, «débouchera sur le retour à l’ordre constitutionnel».
Suivant de près les développements de la crise guinéenne, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a réitéré la nécessité d’éviter la violence et de respecter l’Etat de droit.
Dans cette perspective, il avait demandé à son représentant spécial en Afrique de l’ouest, Saïd Djinnit, de «rester en étroit contact avec les parties concernées aux niveaux national et régional afin de rechercher une solution qui donne au peuple guinéen la possibilité d’élire ses dirigeants de manière démocratique».
En plus des pressions internationales réclamant le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée, s’ajoutent les demandes de l’opposition qui appuie les résolutions du GCI-Guinée pour la mise en place d’«une nouvelle autorité de transition».
Pour l opposition, la nouvelle autorité qui sera «la garante du maintien de la stabilité et de la paix en Guinée», doit être constituée sur la base d’«un consensus large» impliquant fortement les représentations des Forces Vives du pays, des forces de défense et de sécurité.
Face à cette situation, la junte, en réagissant aux propositions du GCI, s’est opposée «catégoriquement» à l’envoi en Guinée de militaires étrangers, en considérant cette initiative comme une «déclaration de guerre», et averti qu’elle prendrait des dispositions en conséquences. Le gouvernement guinéen a aussi annoncé mercredi l’interdiction de toute manifestation dans le pays «jusqu’à nouvel ordre» et a invité «les partis politiques, les syndicats et les organisations de la société civile à surseoir à toute manifestation de soutien de quelque nature que ce soit jusqu’à nouvel ordre».
Cette interdiction a été annoncée près de deux semaines après la tentative d’assassinat menée contre le capitaine Moussa Dadis Camara par son aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité, dit «Toumba». Cette action a été qualifiée de «coup d’Etat manqué» par la junte au pouvoir.
Ces derniers évènements ont été précédés par une série de manifestations et de protestations de l’opposition à Conakry contre le régime militaire le 28 septembre dernier, lesquelles ont été réprimées par l’armée faisant des dizaines de morts.
Selon le pouvoir en place, 56 civils sont morts et 934 personnes ont été blessées lors de cet incident, mais plusieurs ONG estiment qu’entre 150 et 200 personnes ont été tuées et au moins un millier d’autres blessées.
Ces violences ont soulevé des critiques de la communauté internationale, conduisant à la mise sur pied d’une Commission d’enquête de l’ONU pour faire la lumière sur ces évènements contribuer à la manifestation de la vérité sur les incidents tragiques et aider les Guinéens à «se réconcilier».
La Guinée s’est en outre vu imposer un embargo sur les armes ainsi que d’autres sanctions sous la forme de «refus de délivrer des visas, de restrictions de voyages et de gel d’avoirs». Elles sont imposées au président, aux membres de la junte ainsi qu’à «toute autre personne, civile ou militaire, dont les activités sont destinées à maintenir le statu-quo inconstitutionnel ».


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