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En se basant sur les chiffres du ministère de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle, le rapport a indiqué que 12.977 sur 28.361 salariés ont répondu positivement à ces appels de débrayage, soit un taux d’adhésion de 45,75%, d’où 178.289 jours de grève en 2017. Ce qui représente une baisse de 64,16% par rapport à 2016.
Casablanca- Settat et Rabat-Salé-Kénitra demeurent les régions les plus touchées par ces grèves avec 44% du total. Le secteur des services arrive en tête des secteurs affectés avec 42,2% suivi de l’industrie (28,6%), du BTP et de l’agriculture avec 21,5%, précise le document du CESE.
Pourtant, Khalil Bensami, membre du Conseil national de la CDT, remet en cause ces statistiques et estime qu’elles sont incomplètes et approximatives. « On ne peut pas se baser sur les données chiffrées du département de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle puisqu’il ne dispose pas d’une base de données complète faute de moyens humains et de logistiques à même de lui fournir des statistiques valides et cela de l’aveu même des cadres de ce département», nous a-t-il expliqué. Et de poursuivre : «Ceci d’autant plus que l’ensemble des conflits sociaux ne passe par les services dudit ministère. Pour avoir des chiffres plus pertinents, il faut voir du côté du ministère de l’Intérieur dont les agents sont présents partout et qui sont les premiers à intervenir lorsqu’il y a conflit social. Les statistiques des tribunaux relatives aux conflits sociaux sont également crédibles».
Notre source estime également que la baisse du nombre des débrayages déclenchés dans les entreprises privées ne veut pas dire en aucun cas augurer d’une évolution positive du climat social. «L’année 2017 a été marquée par la campagne de boycott et la poursuite du gel du dialogue social et ces deux éléments ont plombé davantage le climat social».
Khalil Bensami remet également en cause les raisons qui ont été à l'origine des conflits avancées par le CESE. En fait, ce dernier explique que 27,4% de ces grèves sont dues au non-paiement des salaires ou à des retards de paiement, 12,5% à la violation des droits sociaux et 10,6% aux licenciements. Notre source estime, à l’inverse, que les conflits au travail sont fréquemment liés à trois facteurs qui sont récurrents, à savoir le non-respect des libertés syndicales, la non reconnaissance des salariés et l’absence de couverture sociale. «La majorité de ces conflits sont souvent déclenchés par la non-délivrance de la carte de travail attestant que le salarié travaille effectivement dans l’entreprise en question ou par sa non déclaration aux services de la CNSS. Le démantèlement des bureaux syndicaux figurent également parmi les causes», nous a-t-il confié.
Il fustige aussi la répartition de ces débrayages par taille des entreprises révélée par le CESE qui a indiqué que 67,5% des grèves ont été observées dans les PME et les PMI contre 24,1% dans les grandes entreprises.
Notre interlocuteur pense que ces chiffres sont à prendre avec des pincettes du fait que l’action syndicale est incriminée au sein les grandes entreprises. Les cadres supérieurs n’ont pas le droit d’observer de grèves. «Certaines grosses boîtes marocaines ou des multinationales interdisent à leurs cadres de se syndiquer et considèrent comme illégal tout acte de grève», nous a-t-il expliqué. Et de conclure : «Il n’y aura pas d’amélioration du climat social tant que la création des richesses se fait hors du circuit normal de l’économie à travers la spéculation, la rente, l’évasion fiscale… et que le gouvernement navigue à vue». Une situation des plus compliquées puisque le modèle économique national a démontré ses limites comme en attestent plusieurs indicateurs (inégalité sociale et spatiale, chômage, pauvreté…).