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Dimanche 6 janvier, devant les affiliés de l’UNMT, le bras syndical du PJD, le patron des islamistes et chef de la majorité, a préféré brosser le tableau d’un gouvernement, le sien, qui s’apprête à lancer de grandes réformes : Caisse de compensation, Caisse des retraites, etc. «Une manière de bien montrer où se situaient les priorités de son équipe ministérielle», commente ce député de la majorité. Et lundi 7 janvier, il n’y avait pas la moindre place à la question à l’occasion de la reprise du dialogue social et de la rencontre tripartite Exécutif-syndicats-patronat. Communication soigneusement étudiée ou, au contraire, entièrement spontanée ? Une chose est néanmoins sûre, la consigne semble avoir été donnée : il n’y aura pas pour l’heure de commentaires sur le sujet émanant d’un responsable islamiste du PJD. « Le PJD n’a pas pour l’instant de position sur une telle demande de remaniement gouvernemental. Le parti ne l’a pas encore étudiée», a déclaré en off à « Libération » une figure du parti de la Lampe. De toute évidence, Abdelilah Benkirane, en chef de la majorité, veut prendre tout son temps et, surtout, signifier aux Istiqlaliens, ces empêcheurs de gouverner en rond, que ses priorités sont ailleurs et que les urgences ne sont pas sur le front du remplacement d’un ministre par un autre. Quant à la majorité, dit-on dans les cénacles des partis au pouvoir, elle n’est pas non plus pressée de débattre d’une revendication qui ne semble préoccuper que l’Istiqlal. Si les ouailles du leader islamiste répondent par le silence à Chabat, ce n’est pas exactement le cas d’«Attajdid», le journal porte-parole du PJD, qui, dans son éditorial d’hier mardi 8 janvier, tirait à boulets rouges sur la posture d’un parti, l’Istiqlal, dont on ne sait plus s’il est toujours «allié de la coalition gouvernementale».
Les amalgames et l’absence de clarté du plus vieux parti marocain sont fustigés, Hamid Chabat, accusé par l’éditorialiste de vouloir détourner l’attention des dissensions internes que connaît sa famille politique depuis la déclaration de guerre du clan El Fassi, est appelé à adopter un discours plus « politique » et plus « responsable ». Les ambiguïtés d’une formation politique, championne d’un pied dedans, un pied dehors sont étalées au grand jour. Selon l’éditorialiste attitré d’Attajdid, une telle revendication de remaniement laisse perplexe tout observateur de la chose politique. L’Istiqlal appartient-il toujours à la majorité ? A-t-il basculé dans le camp de l’opposition ? Hamid Chabat et les siens s’inscrivent-ils dans une logique de solidarité gouvernementale ou dans celle du gain électoral ?
La porte de sortie
et le passage
à l’opposition
Et pour ne pas s’arrêter en bon chemin, l’auteur de l’éditorial accule le premier des Istiqlaliens en lui signifiant qu’après une telle sortie, il n’a plus que trois options possibles. Première option, le soutien à l’expérience gouvernementale en cours et ce dans une logique de solidarité et une gestion des divergences à l’intérieur des rangs gouvernementaux. Deuxième option possible pour l’Istiqlal, estime «Attajdid», la porte de sortie et le passage à l’opposition, «avec tout ce que cela comporte comme prise de responsabilité», précise le journal qu’édite le Mouvement unicité et réforme. Quant à la troisième et dernière option, elle réside dans la gestion rationnelle d’une telle demande de remaniement du gouvernement. D’autant que le PJD, fait savoir le journaliste-éditorialiste, n’est pas contre toute demande de remaniement qui est, dit-il, un acte ordinaire et légitime à condition toutefois qu’une telle demande soit accompagnée d’un discours politique « légitime ».
L’expérience égyptienne et le remaniement auquel vient de procéder le président Morsi sont brandis en exemple par les islamistes du PJD. Un remaniement qui a, on le sait, renforcé la présence des Frères musulmans à des postes clé. Les Istiqlaliens doivent-ils y voir un avertissement ?
Narjis Rerhaye