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Le créateur d'"Hara-Kiri" et "Charlie Hebdo" est mort le 29 janvier à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil en Ile-de-France. Il souffrait de la maladie de Parkinson depuis plusieurs années, et aurait eu 91 ans le mois prochain. Hospitalisé pour une intervention après une fracture du fémur, il a souffert de complications pulmonaires.
Malgré son attitude dissipée durant son enfance, le jeune François, féru de littérature, connaissait de bons résultats scolaires. Affecté lors du début de la Seconde Guerre mondiale comme "manipulant auxiliaire" dans un bureau de poste parisien, il perd son emploi et vivote comme maçon et commis d'un marchand de fruits et légumes. Appelé pour le Service du travail obligatoire (STO), il travaille dans une entreprise de munitions où il se retrouve chargé du déblaiement des gravats après les bombardements alliés. Rapatrié fin mai 45, il fournit une bande-dessinée au journal "Le Déporté du travail", et se lance comme dessinateur à plein temps d'un journal pour enfants.
En 1954, il devient collaborateur de la publication "Zéro" dont il va devenir rédacteur en chef. Au sein de ce "journal de colportage", il rencontre Georges Bernier, et c'est à cette période qu'il abandonne son métier pour se consacrer à sa passion première, l'écriture, tout en se formant au journalisme. Il s'associe, entre autres, avec Georges Bernier pour fonder en 1960 le célèbre magazine "Hara-Kiri" qui deviendra par la suite "Charlie Hebdo". Homme pétri de valeurs, c'est en s'adonnant à l'écriture qu'il publia une cinquantaine de livres dont "Les Russkoffs" et "Les Ritals". Indéniablement, Cavanna révolutionna la presse française et ouvrit la voie à Mai 68 par la création de son style d'écriture particulier et vivant. Cet homme révolté à l'allure d'un druide moustachu aux cheveux blancs s'était positionné comme défenseur des valeurs républicaines et de la langue française, marquant les esprits par sa prise de position contre une réforme de l'orthographe de l'Académie française. Obsédé par les questions d'immortalité physique de l'être humain, cet écrivain rebelle était demeuré un fervent défenseur de ce qu'il considérait être le Juste. Journaliste, romancier et dessinateur, il avait imposé un humour sans tabou révolutionnant de ce fait les mœurs de la société française.