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Si cette session d'automne, qui sera inaugurée le deuxième vendredi d'octobre, est placée sous le signe des réformes politiques, l'organisation du travail sous la coupole est également sur l'agenda des élus de la Nation. Règlement intérieur, contrôle de l'Exécutif, mais aussi travail des commissions et production législative, ce sont là autant de points à l'ordre du jour des réunions tenues entre Radi et les députés.
Faut-il professionnaliser l'action parlementaire, et surtout, comment y parvenir ? Ce sont les principales questions qui se posent aujourd'hui alors que députés et conseillers se préparent à retrouver les travées de l'hémicycle. "Etre parlementaire, ce n'est certainement pas de l'amateurisme. Ce n'est pas non plus une présence contingente. C'est un choix parce que de mon point de vue être parlementaire est un métier", explique le député USFP de Bejaad, Habib El Malki. Pour cet économiste, les parlementaires doivent à tout prix éviter les conflits d'intérêts. "Le choix de se faire élire député ou conseiller doit obéir à des exigences. Etre dans les affaires et en même temps élu de la Nation est à mes yeux discutable", fait valoir ce membre dirigeant du parti de la Rose.
Il faut l'admettre. Le Parlement marocain a un problème d'image. Celles de députés et conseillers plus néophytes que professionnels de la politique. A la réunion de la majorité, en avril dernier, le président de la Chambre basse n'a pas d'ailleurs hésité à parler d'amateurisme.
C'est exactement la thèse que défend M. Ansary, le président du groupe parlementaire des conseillers istiqlaliens. C'est l'élite politique, affirme-t-il, qui doit accéder au Parlement, c'est-à-dire ceux qui ont déjà une carrière politique, "pas ceux parachutés". "Malheureusement, aujourd'hui, c'est l'argent qui prime. Et la professionnalisation de l'action parlementaire passe d'abord par cela. Ici, il s'agit bien de la responsabilité des partis", fait valoir ce conseiller de l'Istiqlal.
"Un notable n'est pas forcément un bon parlementaire!"
La responsabilité des partis est également mise en avant par Lahcen Daoudi, le député PJD de Fès, et vice-président de la première Chambre. Ce cacique islamiste est formel : le professionnalisme doit d'abord être le fait des partis politiques avant d'être celui de l'action parlementaire. "Le Parlement n'est qu'un prolongement des partis. L'institution législative ne fait que refléter ce que sont les partis. Pour décoder un parti, il suffit de regarder son groupe parlementaire. C'est en amont qu'il faut appréhender le problème, remonter à l'usine, c'est-à-dire le parti, pour réparer le défaut de construction".
D'un bout à l'autre de l'échiquier politique, le constat est unanime. Le Parlement, cet antre de la production législative et du contrôle de l'Exécutif, a fortement besoin de cadres et compétences. "Ce n'est pas parce qu'on est notable qu'on devient bon parlementaire. La notabilité peut aider mais elle ne saurait être une conditionnalité. La compétence, la représentativité et le professionnalisme sont les seules conditions possibles", soupire H. El Malki.
Même son de cloche du côté de l'Istiqlal pour qui la compétence, voire l'expertise, sont des critères qui pèsent de tout leur poids. "Les parlementaires produisent des lois. Il faut un minimum de connaissances et de niveau intellectuel. On ne peut pas admettre qu'un député ou un conseiller soit sans niveau, analphabète ou presque", fait remarquer avec force M. Ansary.
Avoir un Parlement fort avec de vrais moyens de travail, c'est la principale revendication qui traverse l'ensemble des formations politiques, de la majorité à l'opposition. Pour qu'un parlementaire remplisse valablement la mission qui est la sienne, souligne l'Usfpéiste Habib El Malki, il doit jouir de support administratif et d'un conseil permanent au sein du Parlement. "Nos parlementaires travaillent de manière solitaire. Ce qui peut contribuer à expliquer le problème de rendement et l'absentéisme des élus. On ne peut que regretter que le Parlement marocain n'ait pas de code, une sorte de cahier des charges".
Tous en ont conscience. La mise à niveau du Parlement est d'abord une affaire de volonté politique. "S'il y a volonté de renforcer le Parlement et l'action parlementaire, il faut lui accorder des prérogatives très fortes", conclut l'Istiqlalien Ansary.