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Il convient de rappeler à cet égard que le Maroc a connu cinq grandes invasions.
La première à avoir été documentée est celle de 1914 qui a duré 5 ans. Notre pays en a connu quatre autres (1927-1934, 1941-1948, 1954-1961, 1987-1989) qui ont été intercalées par des périodes de rémission dont la plus longue est de 26 ans (1961-1987)
La dernière période d'invasion (1987-1989) a été l'une des plus importantes et a nécessité la mobilisation de moyens humains, matériels et financiers considérables (1 milliard de dirhams) pour traiter près de 5 millions d'hectares.
Il convient de préciser que la situation semble également avoir été prise au sérieux de l’autre côté de nos frontières et précisément en Algérie où le dispositif mobile de surveillance et d’intervention contre le criquet pèlerin a été mis en branle à travers la région de Bechar.
Selon les responsables de l’inspection de protection des végétaux de la Direction des services agricoles (DSA) de ce pays, «ce dispositif est composé d’une équipe terrestre de prospection et une autre d’intervention directe dans une zone de 800 ha qui renferme des conditions écologiques favorables à l’apparition du criquet pèlerin», précise l’agence de presse APS.
«Mis en place depuis plus de deux mois par l’Institut national de protection des végétaux (INPV), ce dispositif qui est aussi équipé d’un système de communication par radio, n’a détecté aucune présence à ce jour de criquet pèlerin à travers la région», poursuit la même source.
« Les investigations réalisées sur une superficie globale de 112.648 ha dont 68.600 ha par voie aérienne, ont permis de signaler des présences acridiennes sous forme d’ailés et de larves solitaires et les prévisions de l’INPV en matière de criquet pèlerin indiquent, que les principaux biotopes naturels abritant les conditions favorables de reproduction et de développement des criquets situés entre la bande de l’extrême sud et le Hoggar, abritent actuellement un potentiel acridien important à l’état dispersé », ajoute la même agence en précisant que « ce potentiel acridien pourrait se concentrer après dessèchement de la végétation et constituer des petits groupes denses d’ailés immatures » et que « les périmètres agricoles irrigués du Sahara central pourraient aussi constituer des microclimats favorables à la reproduction des populations acridiennes sédentaires ».
Une situation qui ne fera, si elle dégénère, qu’aggraver la situation en Afrique où, depuis fin décembre, des milliards de criquets pèlerins dévastent d'énormes quantités de cultures et de fourrages dans la corne de l'Afrique de l'Est.
Selon la FAO, d'épais nuages de criquets pèlerins (Schistocerca gregaria) envahissent depuis plus de deux mois la Somalie, l'Ethiopie, le Kenya, et désormais l'Ouganda. Ces centaines de milliards d'insectes affamés dévastent sur leur passage l'approvisionnement alimentaire de l'une des régions les plus pauvres et les plus vulnérables du monde.
L'Afrique de l'Est affronte la pire invasion de cet insecte migrateur considéré comme le plus nuisible au monde en 25 ans.
Inquiète, l'ONU s'est emparée du sujet et a lancé un appel aux dons lundi 10 février. «Il y a 13 millions de personnes dans ces pays concernés qui ont des difficultés d'accès à la nourriture. Dix millions de ces personnes résident dans des zones touchées par les criquets», a signalé Mark Lowcock, le secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires.
De son côté, l'Agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) a chiffré à 76 millions de dollars le coût d'un plan pour lutter contre cette apparition de criquets.
Pour l'heure, seuls 20 millions de dollars ont été récoltés. Selon les experts, ce phénomène d'une ampleur historique serait lié à des variations climatiques extrêmes.
Selon Cyril Piou, chercheur en écologie pour la maîtrise des populations d'acridiens au CIRAD (Centre de coopération internationale en recherches agronomiques pour le développement), relayé par France Culture, « la situation actuelle s'explique par des événements qui sont liés au climat. Mais on ne peut pas encore dire que le dérèglement climatique en est la cause, ce serait trop rapide. En ce moment, la situation en Afrique de l'Est est assez alarmante. C'est pour cela que la FAO a lancé un appel à l'aide, pour pouvoir coordonner une réponse rapide. Le risque est de voir dans les prochaines semaines des cultures entières dévastées par le criquet, et des populations humaines qui n'auront plus rien à manger. C'est un risque de sécurité alimentaire important qu'il ne faut pas prendre à la légère, il ne faut pas sous-estimer ce criquet là. Avant les années 1960, il y avait régulièrement des famines à cause de ces criquets, avant la mise en place d'un système préventif. Il faut savoir que régulièrement, en Mauritanie par exemple, des campagnes préventives ont lieu et qu’en juillet 2004, le Maghreb et plus particulièrement le Maroc avait fait face à une invasion de criquets pèlerins de grande ampleur ».