Avec l’Aïd et les vacances, le risque n’en sera que plus grand

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A l’approche des vacances estivales et des fêtes de l'Aïd El Adha, poursuivre sur cette lancée n’est pas une bonne idée. Quand bien même la situation est pesante psychologiquement, près d’un an et demi depuis le début de l’épidémie dans le pays, se relâcher serait la meilleure manière de concourir à une flambée de la Covid-19 dans le pays. Flambée alimentée également par la mansuétude coupable des autorités. A ce rythme, on va droit dans le mur.
Si au soir du samedi 12 juin, 7.094.691 personnes sont immunisées contre le Sars-Cov-2 à hauteur de 79% (AstraZeneca et Sinopharm), en parallèle, cinq décès ont été enregistrés lors des 24 heures précédentes, pour 455 nouveaux cas détectés. Sur les 204 personnes hospitalisées en réanimation, 22 ont été admises entre vendredi et samedi, dont 5 cas sous intubation invasive. Rien de bien étonnant donc à ce que le ministère de la Santé ait décidé de sortir du bois pour mettre en garde les Marocains. Par le biais d’un communiqué, les autorités sanitaires ont rappelé à la population que le respect strict des mesures de précaution doit être une doctrine nationale en temps de pandémie et non pas une option au gré des humeurs.
“Eu égard au relâchement constaté récemment dans l’observation des mesures barrières et préventives, le ministère de la Santé exhorte l’ensemble des citoyennes et citoyens à respecter strictement les mesures préventives et de précaution contre la Covid-19 recommandées par le Comité national scientifique ad hoc et les autorités sanitaires du pays”, dixit ledit communiqué. Un rappel à l’ordre qui ne doit pas pour autant déresponsabiliser les autorités marocaines. Les mesures coercitives existent. Quel est l'intérêt de rendre le port du masque obligatoire si la loi n’est pas appliquée? Normalement, d’après l’article 4 du décret-loi 2.20.292, tout contrevenant est passible de sanctions allant d’une peine de prison d’un à trois mois et d’une amende entre 300 et 1.300 DH, ou l’une des deux en respectant le principe de la peine la plus lourde.
Au regard du relâchement constaté, à la lisière du je-m’enfoutisme, l’application stricte de cette loi aurait pu renflouer les caisses de l’Etat tant le port du masque confine à l’exception. Sans même parler du respect de la distanciation physique qui s’apparente de plus en plus à un vœu pieux. Bref, au vrai, les responsabilités sont partagées. Le relâchement actuel n’est vraiment pas dû au hasard, mais plutôt à la conjonction d’une négligence des citoyennes et citoyens et celle des autorités qui ont tendance à détourner le regard.
Chady Chaabi