Le cycle Sud du partenariat culturel et social Maroc-Afrique prend son départ à Essaouira


Libé
Dimanche 6 Novembre 2022

L'Afrique plurielle a été au cœur d’un "dialogue des cultures" organisé, vendredi à Essaouira, dans le cadre du cycle des "Dialogues du Sud", lancé par le Forum de Saint Louis (Sénégal).
Initiée par le cabinet d’audit et de conseil "Mazars Maroc", cette rencontre d’échange s’est déroulée en présence notamment du conseiller de S.M le Roi et président-Fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, André Azoulay, d'un parterre d'intellectuels et d'éminentes personnalités de l’univers culturel africain.

S’exprimant à cette occasion, M. Azoulay a salué avec enthousiasme le choix des promoteurs de cette initiative d’opter pour "Essaouira en vue de lancer le Cycle Sud du dialogue des cultures et des enseignements de la grande tradition africaine : la diversité mise au service de la modernité sociale".

M. Azoulay a rappelé dans ce contexte "la centralité d’Essaouira-Mogador dans la relation du Maroc avec l’Afrique de l’Ouest au 19ème siècle. Plaque tournante des échanges spirituels, diplomatiques et commerciaux du Maroc avec l’Afrique occidentale, Essaouira était alors souvent appelée le port de Tombouctou".

"Encore une fois et comme souvent ces dernières années, au fil de sa longue marche de refondation et de renaissance, c’est sur son patrimoine historique que la Cité des Alizés prend appui pour accompagner et conforter la proximité et le rôle de nos sociétés civiles dans le pluralisme et les ambitions des partenariats que construit le Maroc au Sud du Sahara", a-t-il ajouté.

M. Azoulay a mis en relief dans cette perspective la présence à Essaouira de personnalités iconiques de la sphère intellectuelle africaine, "qu’il s’agisse de l’essayiste Rokhaya Diallo, de Aisha Deme ou du professeur Alioune Sall, alias Paloma, philosophe, écrivain et militant engagé et respecté d’une africanité exigeante et responsable".

Pour sa part, M. Sall a exprimé sa joie de prendre part à cette rencontre à Essaouira qui, pour lui, "est plus que tout autre lieu emblématique", mettant en avant les efforts consentis par le Maroc pour "donner corps à ce qui est dans son ADN, à savoir l’ouverture sur l’autre et l’enracinement dans les traditions et les cultures".

Au micro de M24, la chaine télévisée d'information en continu de la MAP, M. Sall a expliqué que la visite à Bayt Dakira "m’a convaincu que l’on ne saurait parler de marocanité sans se référer à cette volonté de respecter les traditions spirituelles des uns et des autres, de prendre en charge la mémoire des communautés qui peuplent le Maroc, et la volonté d’aller à la conquête de l’avenir, en s’appuyant sur ce que ces traditions ont de vivant, de prometteur et d’engageant".

De son côté, le président du Forum de Saint Louis, Amadou Diaw, a indiqué qu’avec des intellectuels, des artistes, des penseurs, "nous faisons des pérégrinations à travers le monde autour du concept du forum", qui en est à sa 4è édition, sachant que les trois premières éditions ont eu lieu respectivement à Saint Louis, à Essaouira en 2018 et à Berlin, en Allemagne.

"Le principal message consiste en l’invitation des uns et des autres à aller au-delà de leur quotidien et de leur environnement habituel, tendre la main aux autres, échanger et à partager avec les autres pour avoir une relecture de l’Humanité", a-t-il fait constater dans une déclaration similaire.

Evoquant Bayt Dakira, M. Diaw a expliqué qu’au-delà de l’aspect mémoriel, cet espace dégage une "forme d’invitation à un monde plus riche et à une humanité plus enrichie des apports des uns et des autres", soulignant qu’Essaouira demeure le carrefour symbolique des religions, des cultures et des populations sur le continent et au-delà.

Quant au Managing Partner à Mazars Maroc, Abdou Diop, il a mis l’accent sur l’importance de dialoguer entre les pays du continent africain sur certaines questions pour "non seulement s’approprier nos espaces et notre histoire, mais aussi construire ensemble notre futur".
Et d’enchaîner que le choix a été porté sur Essaouira pour la tenue du dialogue culturel car cette ville "est le symbole même de ce nous devons faire" et de "cette rencontre entre les différentes cultures et religions".

"Essaouira a cette âme et c’est la raison pour laquelle nous avons voulu y organiser ce dialogue culturel afin d’offrir l’occasion pour les uns et les autres de s’approprier la culture et d’être des ambassadeurs de cette culture africaine qui va être le socle de notre avenir politique, économique et spirituel", a-t-il insisté.

Cette rencontre a été ponctuée d’une série d’interventions et de témoignages d'artistes marocains et sénégalais, ainsi que de divers acteurs, invités à présenter leurs expériences et à apporter leurs éclairages sur la question du dialogue des cultures.


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