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«En réalité c'est à Tindouf que la problématique de la femme prend toute son ampleur, dans la mesure où il n'y a même pas lieu de parler des droits et libertés les plus élémentaires», a souligné la présidente de l'Internationale des femmes démocrates chrétiennes, Anna Maria Stame-Cervone lors d'une table ronde sur l'autonomisation des femmes organisée dans le cadre du 23ème Conseil des droits de l'Homme.
Elle s'est demandé comment perdure une situation où une composante entière de la société se voit au quotidien privée de ses droits naturels de participation et d'expression.
Ce déni envers la femme sahraouie dans les camps est doublé de nombreux cas de violations commises à son encontre, notamment les viols et autres violences sexuelles, a déploré Stame-Cervone.
Abondant dans le même sens, le militant sahraoui Eddahy El-Bachir, membre de l'Agence internationale du développement (AIDE), a dénoncé la manipulation systématique de la femme orchestrée par les groupes de mercenaires qui maintiennent sous leur emprise les camps de Lahmada.
Il a dans ce contexte fait observer que les femmes, mais aussi les enfants, sont victimes d'exploitation et de propagande tendancieuse visant «à perpétuer le statu quo et drainer toujours davantage d'aide humanitaire d'organisations et de pays étrangers».
«Les violations sont une pratique quotidienne dans les camps où l'impunité règne en maître. Les femmes sont obligées de se marier pour avoir plus d'enfants, une situation qui a aggravé le problème de la dispersion familiale», a-t-il révélé.
«Nous sommes en devoir, en tant qu'activistes de la société civile, de faire en sorte que toutes les informations soient à notre disposition sur ce qui se passe dans cette zone fermée», a insisté M. El-Bachir.
De son côté, Malainine Saadani, membre du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS) et représentante de l'ONG Ocaproce International au Maroc, a dévoilé les pires abus et violations que les familles subissent à Tindouf et les tortures qui leur sont infligées impunément.
«Il n'y a pas une seule famille sahraouie qui n'a pas vu au moins un de ses fils enlevé, emprisonné, torturé ou tout simplement déporté par les bourreaux du Polisario», a confié cette militante, la parole chargée d'émotion.
Mme Sadani, elle-même ancienne déportée à Cuba à l'âge de 5 ans, a estimé que le moment est venir pour mettre fin à ce drame qu'endurent des milliers de Sahraouis, en flagrante violation des plus droits de l'Homme universellement reconnus.
La présidente de l'ONG Ocaproce international, Micheline Makou Djouma, modératrice du panel, a regretté que les engagements pris par les Etats en faveur des droits des femmes «restent souvent lettre morte» et invité les panélistes à enrichir la réflexion en cours afin de présenter un projet de résolution sur l'autonomisation des femmes au Conseil des droits de l'Homme.