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Le bras de fer budgétaire se poursuit aux Etats-Unis

"Shutdown" oblige, des volontaires américains se mobilisent dans les parcs nationaux


Vendredi 4 Janvier 2019

Au 12e jour du "shutdown", les discussions ont de nouveau été stériles: Donald Trump s'est montré inflexible sur le mur qu'il veut édifier à la frontière avec le Mexique, ses adversaires démocrates ont réaffirmé leur refus catégorique de le financer.
"Cela pourrait durer longtemps", a lancé à propos de la paralysie partielle de l'administration fédérale le président américain, qui a convié les responsables des deux bords à une nouvelle rencontre vendredi.
A la veille de la mise en place du nouveau Congrès - le 116e de l'Histoire - où les démocrates contrôleront désormais la Chambre des représentants, les deux camps ont continué à se renvoyer la balle sans bouger d'un iota.
A l'issue d'une réunion à la Maison Blanche, Chuck Schumer, chef des sénateurs démocrates, a déploré que le président et les élus républicains prennent les Américains "en otages".
Donald Trump réclame plus de 5 milliards de dollars pour édifier son mur afin de lutter contre l'immigration clandestine. Ses adversaires politiques s'y opposent, jugeant que le "magnifique mur" vanté par le magnat de l'immobilier n'est en aucun cas une réponse adaptée au débat complexe sur l'immigration.
Concrètement, les démocrates devaient présenter jeudi à la Chambre des représentants un texte que l'équipe Trump a par avance rejeté.
Nancy Pelosi, prochaine "speaker" démocrate de la Chambre des représentants, a en effet proposé d'adopter les budgets de la plupart des administrations jusqu'au 30 septembre tout en ne finançant que jusqu'au 8 février le budget sensible du département de la Sécurité intérieure, qui supervise notamment la sécurité des frontières.
Mais Sarah Sanders, porte-parole de l'exécutif américain, a d'ores et déjà averti que cette démarche était vouée à l'échec car "elle ne garantit pas la sécurité aux frontières" et "place les besoins d'autres pays au-dessus" de ceux des citoyens américains.
Les républicains ont toujours le contrôle du Sénat mais toute loi budgétaire devant être adoptée par 60 voix sur 100 à la Chambre haute, ils ne peuvent se passer des démocrates.
Visiblement confiant dans sa capacité à gagner la bataille de l'opinion publique - "je crois que les gens de ce pays pensent que j'ai raison" - Donald Trump continue à défendre bec et ongles le bien-fondé de sa promesse emblématique de campagne.
"La roue, le mur: il y a des choses qui ne vieillissent jamais", a-t-il lancé lors d'une réunion avec son équipe gouvernementale. Il a aussi ironisé sur ceux qui jugent que construire un mur à la frontière est immoral, soulignant que le Vatican était entouré "du plus grand mur qui soit".
Le président américain, qui a renoncé cette année à ses vacances dans son luxueux club de Mar-a-Lago en Floride, multiplie depuis plusieurs jours les tweets rageurs, parfois contradictoires, sur le mur et son financement.
"La plus grande partie du mur a déjà été complètement rénovée ou construite", a-t-il tweeté mercredi matin, contre toute évidence.
Mercredi matin, l'élu républicain à la Chambre des représentants Steve Scalise a tenté de dramatiser le débat en appelant les démocrates "à arrêter de jouer avec la sécurité des Etats-Unis". "Le temps des jeux politiques est révolu. Des vies sont en jeu", a-t-il lancé dans une tribune publiée sur Fox News.
Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a annoncé qu'il attendrait désormais d'être certain qu'un texte puisse passer les deux Chambres puis être promulgué par Donald Trump avant de le soumettre au vote.
Par ailleurs, parmi les services publics touchés par la fermeture partielle de l’administration fédérale se trouve notamment celui qui est responsable des célèbres parcs du pays.
 "Shutdown" oblige, des volontaires américains se mobilisent dans les parcs nationaux,
Sabra Purdy vient de rentrer du parc national de Joshua Tree, en Californie. C'est la saison haute, il était plein de touristes et pour éviter le chaos en plein "shutdown", elle a mis des gants, nettoyé les toilettes et ramassé les ordures.
Avec d'autres membres de la petite communauté qui vit du tourisme autour de ce parc de 3.200 kilomètres carrés, cette entrepreneuse de 40 ans s'est organisée pour assurer quelques services de base. Le but: maintenir un semblant de normalité en attendant une issue à la paralysie partielle des administrations fédérales, en vigueur depuis le 22 décembre à minuit.
Des centaines de milliers de fonctionnaires sont depuis au chômage forcé et sans salaire, y compris les plus de 21.000 employés du National Park Service (NPS), responsables de centaines de lieux à travers le pays entre parcs nationaux, monuments, sites historiques - et même la Maison Blanche.
Le NPS a annoncé qu'il "n'assurerait pas le fonctionnement des parcs pendant le shutdown et ne fournirait pas de services aux visiteurs", y compris "les toilettes, le ramassage d'ordures, l'entretien des routes et installations".
La communauté de Joshua Tree a alors décidé de se retrousser les manches pour ce parc où convergent deux déserts, connu pour ses magnifiques arbres de Josué et ses énormes monolithes de granit.
Des dizaines de volontaires s'affairent donc pour nettoyer les WC, remettre du papier toilette et ramasser les déchets.
Les volontaires en profitent pour orienter les touristes et leur expliquer les règles.
Dans le pays, d'autres parcs ont totalement fermé, d'autres opèrent partiellement. En Californie, les populaires Death Valley et Channel Islands sont restés ouverts.


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