Le Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESup) est pour la révision de la loi 01-00 portant organisation de l’enseignement supérieur mais pas à n’importe quel prix. C’est la réponse du berger à la bergère. Les enseignants sont favorable à une révision totale de ladite loi afin que l’ensemble des formations post-baccalauréat relèvent d’une seule université régionale en tant que levier important de développement et que le principe démocratique soit pris en compte dans la désignation des responsables de l’ensemble des établissements universitaires.
Dans un communiqué publié à la suite de la réunion du 22 mars courant de son bureau national, le SNESup a fait savoir son inquiétude concernant la gouvernance et la gestion des établissements d’enseignement supérieur. Il a également tiré la sonnette d’alarme concernant le désengagement de l’Etat de ses responsabilités dans le financement du secteur et la politique de balkanisation et de division qu’il mène au lieu et place de l’établissement d’une carte universitaire répondant aux besoins nationaux réels et de l’unification du secteur via des universités régionales qui prennent en compte le fait que le nombre d’établissements et d’étudiants prévus doit être en adéquation avec les ressources matérielles et humaines. Le SNESup a, par ailleurs, souligné la nécessité d’impliquer effectivement le corps enseignant dans l’ensemble des opérations d’intégration des pôles universitaires au lieu que celles-ci se fassent de manière mécanique.
Il exige également une révision à même de donner un contenu concret aux principes démocratiques dans la gestion des établissements universitaires à travers l’élection des présidents, des doyens et des directeurs, ce qui mettra un terme aux diverses manœuvres observées actuellement au niveau de la désignation des responsables de ces établissements. Les enseignants se disent également surpris de constater que la prochaine réforme et la préparation des dossiers de formations soit au niveau de licence ou du master ont été basées sur différents mécanismes organisationnels. A ce propos, les signataires dudit communiqué ont demandé au ministère de tutelle de prendre en compte leurs propositions déjà mises sur table via les conseils des universités et des établissements.
Le communiqué a indiqué que toute tentative de réforme pédagogique ne doit pas être opérée sans le ciblage et l’évaluation des vrais problèmes qui ont fait échouer le système LMD notamment au niveau de l’inadéquation entre les infrastructures universitaires et le nombre d’étudiants ainsi que la dilapidation des deniers publics dans le Programme d’urgence. Le communiqué a pointé également du doigt la faiblesse l’encadrement pédagogique et administratif, l’insuffisance du soutien privé à la recherche scientifique ainsi que les conditions sociales difficiles dans lesquelles vivent les étudiants.