Le Syndicat démocratique de la justice s’en pris encore une fois au ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid qui a annoncé une réforme des Codes de procédures civiles et pénales qui, selon le SDJ, vise à « éradiquer professionnellement » le corps des greffiers.
Lors d’une réunion tenue la semaine dernière à Marrakech, le bureau national de ce syndicat affilié à la FDT a vivement critiqué le ministre qui a osé entamer la réforme de ces deux codes sans consulter le corps des greffiers et leur syndicat le plus représentatif, à savoir le SDJ. En effet, celui-ci occupe plus de 70 % des sièges au sein des commissions paritaires régionales et 100 % de ceux des commissions paritaires centrales.
« Ce corps semble être aujourd’hui la cible d’une sanction collective pour son militantisme et sa résistance. Après avoir échoué de l’éradiquer organisationnellement, le ministre tente de l’éradiquer professionnellement. Une lecture en diagonale de ces deux projets de réforme prouve que le corps des greffiers est aujourd’hui la cible d’un vrai carnage commis au nom de la réforme. Le ministre entend convertir 80 % des ressources humaines du ministère de la Justice en serfs sans prérogatives bien définies», a souligné un communiqué de presse.
Le SDJ a démenti l’idée que ne cesse de véhiculer le ministre de la justice et des Libertés selon laquelle il aurait opté pour le dialogue avec tous les acteurs du secteur. Le syndicat cite un exemple qui prouve que le département de la Justice a fait fi de cela. « Le SDJ a adressé un mémorandum concernant les moutures des projets de lois organiques relatifs au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et au statut des magistrats le 20 janvier 2014. Ce document a été enregistré au bureau d’ordre sous le n°370. Mais n’ayant pas reçu de réponse, nous lui avons adressé une nouvelle lettre sur le même sujet le 12 mars 2014 et qui a été enregistrée au même bureau d’ordre sous le n°1791. Une troisième lettre a également été adressée au ministre le 22 avril 2014 et enregistrée sous le n°3081. Le 19 mai 2014, le SDJ et l’Amicale des fonctionnaires de la justice ont adressé à M. Ramid un mémorandum conjoint sur la situation du corps des greffiers dans le cadre de la réforme de la justice, mais jusqu’à présent, le ministre n’a pas encore daigné nous répondre », a précisé la même source.