M. Al-Thani a également indiqué que le Qatar "réévalue tout" concernant son rôle de médiateur dans les pourparlers - jusqu'à présent infructueux - en vue d'un cessez-le-feu dans le conflit provoqué par l'attaque du Hamas le 7-Octobre.
"J'ai réfléchi à l'ensemble du processus ces dernières semaines, et je me suis dit que Netanyahu ne fait que nous faire perdre notre temps", a-t-il déclaré selon le blog en direct de CNN, après une interview avec la chaîne américaine.
L'armée de l'air israélienne a visé mardi des dirigeants du Hamas réunis dans un complexe à Doha, la capitale de ce pays allié des Etats-Unis et abritant régulièrement des pourparlers.
"Je pense que ce qu'a fait Netanyahu hier (mardi, ndlr), c'est d'avoir tué tout espoir pour les otages", a indiqué M. Al-Thani dans une déclaration à CNN, jugeant qu'"il doit être traduit en justice".
Cette attaque sans précédent a aussi suscité une rare réprimande du président américain Donald Trump, grand allié d'Israël, qui a dit en être "très mécontent".
Le Hamas, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, a affirmé que ses hauts responsables visés avaient survécu mais que les raids israéliens avaient fait six morts.
Israël, qui a juré de détruire le mouvement islamiste et de le chasser du territoire palestinien d'où il a lancé son attaque sans précédent le 7 octobre 2023, a décimé sa direction depuis le début de la guerre.
En riposte à l'attaque du 7-Octobre, l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, faisant des dizaines de milliers de morts et provoquant une catastrophe humanitaire.
Selon des sources du Hamas, six dirigeants dont Khalil al-Hayya, Khaled Mechaal, ancien numéro un, et Zaher Jabarine, responsable du mouvement en Cisjordanie, étaient dans le bâtiment au moment de l'attaque. L'AFP n'est parvenue à joindre aucun d'eux depuis.
Toujours selon le Hamas, les six morts sont le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef du bureau de M. Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari.
Le représentant d'Israël à l'ONU, Danny Danon, a déclaré qu'il était "trop tôt pour se prononcer sur le résultat" de la frappe.
En dépit des pressions internationales pour un arrêt de la guerre dans la bande de Gaza, l'armée israélienne y a poursuivi son offensive faisant au moins 48 morts selon la Défense civile locale.
L'armée a affirmé qu'elle intensifierait "dans les prochains jours ses frappes à Gaza-ville", considérée comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire, "dans le but de démanteler l'infrastructure du Hamas, d'entraver sa capacité opérationnelle et de réduire la menace qui pèse sur les troupes".
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 décédées selon l'armée.
L'offensive de représailles israélienne a fait au moins 64.656 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU. L'ONU a déclaré la famine à Gaza, ce que Israël dément.