Contrevenant aux accords concernant le programme des Nations unies relatif aux échanges de visites entre les familles sahraouies, sous l’égide du HCR, le Polisario a empêché une famille des camps de Tindouf de rendre visite aux siens dans la ville de Laâyoune. Ainsi après d’âpres négociations entre les représentants du HCR et la direction du Polisario, cette dernière a opposé un niet à la démarche du HCR visant l’autorisation de la famille Deïdda de rejoindre les siens pour une période d’une semaine à l’instar des autres familles. Déçus, les membres de cette famille qui considèrent cette mesure comme inhumaine et contraire à toutes les conventions et à tous les usages internationaux, déplorent ce refus de la part de la direction du Polisario qui, estiment-ils, ne tient aucun compte des sentiments des populations des camps dont la réclusion et l’isolement ne font qu’empirer. Les observateurs pensent que la direction du Polisario commence à se méfier de ces visites suite au choix de nombreux Sahraouis venus dans le cadre de ces visites qui, bravant ses instructions, ont préféré rester dans les provinces marocaines dénonçant l’isolement et les conditions inhumaines dans lesquelles les maintiennent la direction du Polisario et les forces de sécurité algériennes sous les ordres de la DRS.
Ces mêmes observateurs citent l’isolement que vivent les habitants du camp d’El Ayoune qui sont encerclés depuis plusieurs jours suite au mouvement de solidarité qu’ils ont entrepris avec la famille Boumrah dont un membre a été enlevé manu militari devant ses enfants.
Cet enlèvement avait provoqué un sit-in de la part de la tribu R’Guibatt Jounha à laquelle appartient la famille et qui avait campé pendant plusieurs jours devant le siège de Mohamed Abdelaziz provoquant un mouvement de solidarité des habitants des camps d’El Ayoune. Ce qui a incité la milice du Polisario, encadrée par l’armée algérienne, à mettre ce camp en quarantaine le coupant du reste du monde et en y instaurant un couvre-feu.
Cette situation n’est pas le propre de ce camp. Celui d’Esmara vit une situation similaire, suite à la violation du domicile du jeune Mohamed Ould Lahbib Ould Anna.
Alors qu’il se trouvait en compagnie de ses parents et sa jeune épouse, enceinte de sept mois, ce dernier a vu son domicile violé par plusieurs éléments de la soi-disant «garde présidentielle». Battu avec la plus abjecte et la plus violente des manières devant les siens, il a été conduit vers une base militaire où il a été soumis à toutes sortes de tortures.
Le lendemain, il a été ramené au camp d’Esmara où il a été relâché, loin de son domicile, pieds nus et en habits d’intérieur pour l’humilier davantage.
Selon des sources informées, des démarches sont en cours pour organiser des manifestations dénonçant ce genre de comportement des milices séparatistes.