Les défenseurs de la parité ne lâchent pas du lest. A l’approche des élections législatives, le Mouvement pour la démocratie de la parité a organisé, jeudi à Fès, la deuxième conférence nationale, autour du projet de loi organique de la Chambre des représentants. En présence des représentants de plusieurs acteurs associatifs, syndicaux et politiques, cette rencontre a été initiée sous le thème : «La démocratie de parité pour la consécration de la représentativité féminine dans les institutions nationales». Animé par les professeurs Abderrahman El Amrani et Manar Slimi, ce débat a été une occasion pour constater les lacunes de ce projet qui reflète, selon les participants, une position conservatrice, contredisant aussi bien le contenu que l’esprit du préambule de la nouvelle Constitution. «Il faut chercher les mécanismes à même d’activer le principe de la parité, à travers la mise en place d’une instance chargée de cette tâche», a expliqué Abderrahman El Amrani, universitaire et membre du Conseil national de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), avant de remarquer que «la bataille de la parité doit être menée également au sein des partis politiques». Les intervenants ont soutenu cette tendance en soulignant qu’il ne peut exister de démocratie réelle et moderne, sans une citoyenneté pleine et entière où les hommes et les femmes ont parfaitement les mêmes droits.
Dans une déclaration à l’issue de cette rencontre, le Mouvement pour la parité déplore plusieurs points contenus dans le projet de loi, considérant qu’ils constituent «une régression par rapport au principe de discrimination positive en faveur des femmes et une violation des dispositions de l’article 19 de la Constitution». Partant, le Mouvement s’est gardé le droit de mettre en place un Parlement parallèle, qui confirme la possibilité et l’urgence d’une telle initiative. Bref, les intervenants sont aussi conscients qu’il s’agit de combattre une certaine mentalité masculine prévalant dans nos institutions.