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Le Maroc sort gagnant du combat "amical" de Radès

L’équipe nationale a remporté un derby maghrébin intense qui a connu une fin déplorable


Chady Chaabi
Jeudi 22 Novembre 2018

C’est ainsi. Il ne pouvait en être autrement. L’épilogue de ce derby maghrébin a encore une fois été houleux. Il a rendu désagréable une rencontre qui était loin de l’être, du moins en partie. D’ailleurs, le visage grave de l’enfant qui apparaissait à l’écran au moment des échauffourées, en disait long sur l’emprueinte déplorable laissée par les nombreux accrochages, claques et autres insultes, qui ont fusé au coup de sifflet final. Mais bon, passons. Heureusement qu’il y avait de meilleurs enseignements à tirer et de souvenirs à sauvegarder de ce finish en apothéose ! Comme cette capacité de l’équipe nationale, devenue une quasi-habitude désormais, à gagner tout en étant laborieux dans le jeu. Il n’y pas d’outrage. Cela peut s’apparenter à une force. Mais ce n’était vraiment pas beau à voir.
Au début, le peu de supporters qui ont garni les sièges du stade olympique de Radès ont assisté à une véritable guère de tranchées. Les dix premières minutes, submergé par l’agressivité de leurs hôtes et largement bousculés dans les duels, le Onze national,  à moitié remanié, perdait le ballon dès qu’il le récupérait. Incapable d’enchaîner les passes, il a néanmoins rarement été mis en danger. En fait, il dégageait une impression de sérénité même sous la pression. Les vagues, tirs et centres successifs des Tunisiens n’atteignaient même pas le gardien, Munir El Kajoui: bloqués, contrés ou dégagés par une défense pleine d’abnégation. C’est peut-être cet esprit accrocheur qui a remis les nationaux dans le match. En annihilant les embryons d’occasions adverses, l’équipe nationale a repris du poil de la bête. Introuvable jusque-là, Abdelilah Hafidi est devenu beaucoup plus entreprenant. En se montrant disponible entre les lignes adverses, il a mis du liant dans la progression de l’animation offensive marocaine, aussi bien en phase de construction qu’en contre-attaque. Certes, il n’y est pour rien dans le premier tir marocain, non cadré, signé En-Nesyri (13’), à l’entrée de la surface de réparation. Mais il n’était pas loin. Excellemment démarqué.   
Donc vous l’aurez compris, excepté une entame de rencontre molle, les nationaux ont par la suite haussé le ton physiquement. En revanche, ils n’auront jamais réussi à élever leur niveau technique général. Manquant de justesse à la fois au tir (22’) et à la dernière passe (25’). Puis vint le tournant de la demi-heure de jeu. Certains diront que le ballon a touché la main d’En-Neysiri. D’autres assureront que le Marocain l’a volontairement stoppé du bras. Ce qui est sûr, d’après les ralentis, c’est qu’il y avait clairement penalty pour les locaux. Mais pas pour l’arbitre égyptien, qui a accordé un coup franc aux abords des 16 mètres. Botté par le capitaine Khazri, le ballon a frôlé la transversale des cages marocaines. Une dizaine de minutes plus tard, ce fut au tour du capitaine marocain, Benatia, de s’illustrer dans le même exercice mais d’un peu plus loin cette fois. Décidément, toujours fourré dans des histoires de coup franc, En-Neysiri en opportuniste nettoya le haut des filets tunisiens, en profitant du tir à ras de terre de Benatia, repoussé par le gardien Ben Mustapha.
A cause des nombreux changements opérés en seconde mi-temps, l’intensité fut conjuguée au passé. En sus, après avoir changé trois fois de système de jeu, les Aigles de Carthage perdirent leur cohésion collective. Pas mis en danger pour un sou, les Marocains ont fait preuve d’une absence d’envie. Quand bien même ils ont retrouvé par séquences leur combativité à la récupération du ballon, la continuité des contres n’a jamais pu être assurée. Rentré pour former une attaque à deux avec En-Neysiri, à la place de Hafidi (45’), Azarou présentait un profil beaucoup trop similaire à celui de son compère pour espérer une quelconque complémentarité. Et alors que Boufal était retombé dans ses travers de dribbleur solitaire, nos avant-centres furent esseulés et sevrés de ballon. Dans cette configuration, difficile de se créer des opportunités. Une sorte de suffisance que le Onze national aurait pu amèrement regretter si Dräger, n’avait pas raté l’inratable (92’).            
Pour Hervé Renard et ses hommes, Radès pourrait être juste un match, juste une victoire, la deuxième d’affilée contre la Tunisie et la seconde, sans encaisser de but, en cette coupure internationale. Toutefois, il y a les situations concédées lors des 10 premières et dernières minutes, le manque de maîtrise technique et le faible niveau général de la construction tout au long des 90’, qui disent la nécessité de réorienter le projet, peut-être, pour préparer la suite. En fait, c’est comme s’ils s’étaient mis d’accord sur la manière de défendre mais pas encore sur comment attaquer. Il conviendrait de commencer par se pencher sur une autre façon de jouer, au lieu de passer sur les côtés, et être prêt au combat.  


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