Le Maroc est le premier ennemi pour les Espagnols. C’est l’un des résultats, semble-t-il, d’un sondage effectué en 2013 par le Centre d’investigation sociologique sur la base d’un échantillon de 2500 Espagnols. Selon le quotidien El Mundo, c’est l’Institut espagnol des études stratégiques dépendant du ministère de la Défense espagnole qui a commandé l’enquête, ajoutant que l’institut a attendu une année avant de rendre publics les résultats de ce sondage.
Répondant à une question concernant le pays qui constitue une menace pour l’Espagne, 14,8% des enquêtés espagnols placent le Maroc en première position, ce qui confirme que les stéréotypes dominent encore l’imaginaire envers le Maroc, vient ensuite le Royaume-Uni avec 11,4%. La Syrie figure en troisième place avec 8,4%. 31,5% des Espagnols croient que le conflit au Sahel et au Maghreb est celui qui peut affecter le plus leur pays.
Le sondage révèle également des résultats étonnants. A titre d’exemple, seulement 16% des sondés ont affirmé qu’ils défendraient leur pays s’il était attaqué, et 47,1% d’entre eux ont répondu qu’ils ne sacrifieraient pas leur vie pour personne sauf pour leur famille. Par ailleurs, la majorité (54,4%) considère qu’elle a une double nationalité : la nationalité espagnole et celle des Communautés autonomes, alors que la majorité dans trois Communautés autonomes (Navarre 52,9%, Pays Basque 44,1% et Catalogne 39,8%) soutient qu’elle n’est pas espagnole.
Selon El Mundo, ces résultats ont choqué les militaires «pour la faible disposition des Espagnols à défendre le pays et la dilution de l’identité face à la montée du nationalisme. En dépit de la bonne considération dont jouissent les forces armées, les enquêtés croient aussi qu’il faut diminuer le budget et les effectifs qui sont déjà les plus faibles d’Europe. Les dépenses militaires de l’Algérie, à titre comparatif, sont supérieures à celles de l’Espagne depuis deux ans».