L’Organisation non-gouvernementale Freedom House vient de classer le Maroc à la 147ème place sur un total de 197 pays avec un score de 66 et un statut de «pas libre».
Dans son dernier rapport sur la liberté de la presse dans le monde publié le 1er mai 2014, cette ONG qui a mis le Maroc au 7ème rang sur les 19 pays de la région MENA, a donné le même score (66) et le même statut (pas libre) à notre pays qu’au cours de son classement 2013 où elle l’avait placé à la 149ème place sur 196 pays.
«La liberté de la presse au Maroc est malmenée», a souligné le dernier rapport de l’ONG américaine pour justifier son actuel classement, considérant que malgré «une légère amélioration», il figure toujours dans «la case des Etats qui ne respectent pas ce droit».
Réagissant à ce rapport qui constitue le troisième du genre à avoir infligé un camouflet à l’actuel Exécutif après ceux de RSF et du SNPM, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement l’a qualifié vendredi de «pas équitable» et ne reflétant point «la réalité de la pratique journalistique» ni celle de «la liberté de la presse au Maroc».
Mieux encore, a-t-il précisé, le Royaume a fixé des critères fondés sur la transparence, l’impartialité et le pluralisme pour ce qui est du soutien à la presse écrite et a engagé, depuis fin 2012, un dialogue avec plusieurs ONG, tout en érigeant en priorité l’adaptation de l’arsenal juridique régissant le secteur de la presse avec les dispositions constitutionnelles.
Une affirmation qui ne semble pas avoir été partagée par le Syndicat national de la presse marocaine.
Lors d’une conférence de presse tenue à Rabat à la veille de la Journée internationale de la liberté de la presse, le président du SNPM, Younès Moujahid, a, en effet, critiqué le bilan législatif destiné à garantir la liberté de la presse en le qualifiant de «négatif».
Il a également fait observer que ni le Code de la presse et de l’édition, ni le statut du journaliste professionnel et encore moins la loi sur l’accès à l’information n’ont été promulgués jusqu’à présent, affirmant que la garantie de l’indépendance de la justice constitue le prélude essentiel à toute réforme en la matière afin de «ne pas vider de sa substance toute loi éventuelle». Il a, par ailleurs, estimé que les établissements médiatiques publics «n’ont connu aucune nouveauté depuis les années 90», ajoutant qu’«il n’y a aucune orientation vers une véritable réforme» et que les conclusions les plus importantes du dialogue national sur les médias et la société n’ont pas été mises en application.