Le grand favori de la compétition, Pierre Lemaitre, a été récompensé pour un livre à la fois audacieux et moderne qui figure parmi les meilleures ventes. Albin Michel, son éditeur, en a déjà tiré 100.000 exemplaires, et la maison d’édition n’avait pas décroché le prix Goncourt depuis 2003. L’auteur a été choisi par le jury au douzième tour par six voix contre quatre à Frédéric Verger pour son premier roman “Arden” (Gallimard).
Ce roman, amoral et drôle, traite avec humour des horreurs de la Grande Guerre. Deux personnages, Edouard et Albert, tentent de survivre dans un pays marqué par la corruption. L’un est une gueule cassée, l’autre est ravagé financièrement et moralement. Ces deux hommes mettent en oeuvre une arnaque spectaculaire après quatre années d’horreur dans les tranchées.
Attribué par un jury présidé par Edmonde Charles-Roux, 93 ans, le lauréat a dû se distinguer parmi de sérieux prétendants : Jean-Philippe Toussaint avec “Nue” (Minuit), Karine Tuil avec “L’invention de nos vies” (Grasset) ainsi que Frédéric Verger pour son premier roman “Arden” (Gallimard).
Le prix littéraire français le plus convoité de l’année constitue pour le lauréat et son éditeur un véritable jackpot, car malgré le fait que Pierre Lemaitre ne reçoive qu’un chèque symbolique de 10 euros, la “Palme d’Or” de la littérature française constitue une notoriété immédiate. A la clé, 400.000 exemplaires ornés de la célèbre banderole rouge. Le jeu en vaut la chandelle.