Le secrétaire général du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Mohamed Essabar a appelé, vendredi à Genève, à une stratégie internationale pour la lutte contre la traite des Marocains séquestrés dans les camps de Tindouf.
Au cours du dialogue interactif avec le rapporteur de l’ONU sur la traite des personnes au sein du Conseil des droits de l’Homme, M. Essabar a appelé la communauté internationale à accorder une attention particulière aux femmes et aux enfants sahraouis dans les camps.
Il a rappelé à cet égard le rapport publié par le CNDH en septembre 2013 sur «la situation des étrangers et les droits de l’Homme au Maroc», dont les conclusions ont constitué le point de départ pour une nouvelle politique migratoire fondée sur une approche éminemment humaniste.
M. Essabar s’est exprimé à l’issue de la présentation du rapport de Mme Joy Ngozi Ezeilo, rapporteur de l’ONU sur la traite des êtres humains, dans lequel elle rend compte de sa mission effectuée en juin 2013 au Maroc.
Le Conseil national, a-t-il ajouté, a recommandé entre autres l’adoption de réformes législatives et institutionnelles en phase avec les normes internationales, l’organisation de mesures de sensibilisation et le renforcement des capacités des acteurs concernés.
La ratification des traités internationaux et des protocoles facultatifs s’y rattachant ainsi qu’une coopération accrue aux plans régional et international figurent aussi parmi les recommandations issues du rapport du CNDH.
Le conseil, a-t-il noté, se penche sur le projet de loi relatif à la lutte contre la traite des personnes du point de vue des droits de l’Homme, en s’inspirant des standards internationaux en la matière.
Tout en se félicitant des étapes franchies dans le combat contre ce phénomène, le CNDH a appelé le gouvernement à hâter le processus de réforme en cours, particulièrement en matière de protection des victimes, des témoins et des dénonciateurs des violations.
Le secrétaire général a d’autre part invité les différentes parties prenantes à réserver une place à la question de la traite des êtres humains lors des débats du deuxième forum mondial des droits de l’Homme, prévu en novembre prochain à Marrakech.
En présentant son rapport plus tôt vendredi devant le CNDH, Mme Ezeilo s’est réjouie de voir le Maroc s’engager dans un processus de réforme législative et institutionnel dans le domaine de lutte contre la traite.
«Nous nous réjouissons du nouveau projet de loi relatif à la traite des personnes qui offre des garanties aux victimes», a-t-elle indiqué.
Le Maroc a été représenté au dialogue interactif avec le rapporteur spécial de l’ONU sur la traite par une importante délégation présidée par le délégué interministériel aux droits de l’Homme, Mahjoub El Haiba.