Pour la première fois depuis longtemps, le Barça a joué en équipe: les sorties du pressing sévillan ont été étonnamment fluides et sereines, et le lien avec les éléments offensifs a été facilement trouvé. Et ce, notamment, grâce aux appels tranchants et verticaux du champion du monde français Dembélé, préféré à Griezmann pour accompagner Leo Messi en attaque... mais qui a fini le match sur le banc, visiblement touché au mollet gauche et remplacé par Francisco Trincao (89e). Ce match a été plein de rebondissements et aurait pu basculer plusieurs fois. Sur une puissante reprise acrobatique en ciseau du pied gauche de Jordi Alba, qui s'est écrasée sur la barre transversale (67e), par exemple. Ou sur un arrêt décisif de Marc-André ter Stegen quand Lucas Ocampos a mal frappé un penalty (73e) après une faute d'Oscar Mingueza dans la surface. "On a dû faire un match complet, et en tant qu'entraîneur, je ne peux rien demander de plus à mes joueurs. On méritait de passer et de jouer la finale, pour avoir été la meilleure équipe sur les deux matches. Après, un 2-0, c'est plus facile à remonter, même si ce n'est pas facile non plus. Un 4-1, c'est autre chose...", a tempéré Ronald Koeman en conférence de presse d'après-match, l'esprit déjà tourné vers Paris. L'entraîneur néerlandais, qui avait décidé de rester sur son 3-5-2 efficace ces derniers matches, a remporté son bras de fer tactique face à Julen Lopetegui, avec un schéma encore prometteur... aux dépens de Griezmann, entré en cours de jeu à la 62e mais resté quasi-transparent, hormis la passe décisive à Piqué.
Le défenseur catalan a d'ailleurs donné des frissons à tout un club: revenu d'une lourde blessure au genou droit, Piqué a grimacé en se tenant cette même rotule en fin de match (107e). Et même s'il a tenu bon jusqu'au coup de sifflet final, cette alerte est à surveiller, à une semaine de l'affiche face au PSG. "Ce n'est pas la même blessure, c'est autre chose, mais je ne sais pas si c'est quelque chose de grave", a indiqué Koeman après le match. Sous les yeux des trois candidats à l'élection pour la présidence du club, situés côte à côte dans le Camp Nou vide et qui s'affronteront lors du scrutin de dimanche, le pesant début de semaine du Barça a donc débouché sur une apothéose. Une première "remontada" réussie, deux jours après l'arrestation de l'ex-président Josep Maria Bartomeu (libéré depuis) dans le cadre de l'affaire du "Barçagate"... Et un gros signal envoyé au Paris SG qui a certainement assisté, à distance, au réveil inattendu et brutal d'un Barça sous sédatif depuis un an.