Le 20, c'est demain Pas le déconfinement

Raison de plus pour adhérer totalement aux mesures prises par les autorités et aux gestes barrières


Hassan Bentaleb
Vendredi 10 Avril 2020

Le 20, c'est demain Pas le déconfinement
Une question est sur toutes les lèvres : le confinement prendra-t-il fin le 20 avril prochain ? « Il est encore très  tôt pour parler de déconfinement. En effet, la situation demeure confuse et les données épidémiologiques ne sont pas claires.  Ceci d’autant plus que nous n’avons pas encore atteint le pic de l'épidémie », nous a indiqué H.M, médecin casablancais.  « Seules la Chine, l’Italie et l’Espagne ont atteint ce pic qui signifie la stabilisation de l’évolution de la pandémie, c’est-à-dire que le nombre de cas (ou de décès) continue à augmenter, mais à une vitesse stable. A noter que même dans ces pays, le déconfinement total n’est pas envisagé de peur d’un retour de la pandémie ».
Notre source estime que le cas de notre pays est identique à bien des égards à celui de la Thaïlande et des Philippines où le nombre de morts est réduit.  Dans le premier de ces pays, 2.258 personnes ont développé la maladie depuis le mois de janvier, 27 en sont décédées et 1.465 sont actuellement hospitalisées, selon les statistiques officielles. Avec un peu moins de 0,4 mort pour 1 million d'habitants, la Thaïlande est très largement en dessous de la moyenne mondiale qui est de 9,6 décès pour 1 million d'habitants.
Quant aux Philippines, 2.633 cas confirmés ont été dénombrés au 3 avril 2020. Cela représente 2,69 cas pour 100.000 habitants, tandis que les chiffres pour la Chine et la France sont respectivement de 5,96 cas et 89,98. Au 3 avril 2020, 107 décès dus au coronavirus ont été rapportés aux Philippines. Cela représente 11 nouveaux décès par rapport au 2 avril 2020. Pour 100 cas, cela représente 4,06, tandis que le rapport est de 4,03 en Chine, 12,07 en Italie et 8,96 en France.
 « Le Maroc gère bien la situation par rapport à ces moyens et à son statut en tant que pays en développement. Mais, il faut savoir que la fin de cette crise n’est pas pour demain et que nous devons nous habituer au Covid-19 jusqu’à la découverte d’un vaccin. On estime que cette situation risque de durer deux ans, selon les scénarios les plus pessimistes.  Cela veut dire un chamboulement de nos modes de vie et de notre manière de vivre en société (port de masques, distanciation sociale, …) », nous a expliqué HM.
Pourtant, la question du déconfinement n’est pas une exception marocaine. Elle est devenue planétaire. Tout le monde attend avec impatience un retour à la vie normale, mais pour quand ? Une étude du cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG) sur la propagation du coronavirus dans le monde publiée ,récemment, a indiqué que le pic de l'épidémie du Covid-19 sera franchi en France à la troisième semaine de mai et on peut s’attendre à la fin du confinement en juin ou juillet.
La Belgique suivra le même scénario, selon l’étude du BCG qui repose sur les informations officielles, les publications des médias, les informations sur les infrastructures médicales, les taux de mortalité et de guérison, les résultats des mesures prises par les autorités et sur d'autres données disponibles au 25 mars.
En Espagne, où le pic épidémique devrait être franchi fin avril, le confinement pourrait prendre fin entre la première semaine de juin et la troisième semaine de juillet selon le pire des scénarios, notent les auteurs de l’étude.
En Italie, on peut s’attendre au plus grand nombre de cas d’infection dans la troisième semaine d’avril et à la levée du confinement fin juin ou début juillet.
Dans la plupart des pays européens, le pic épidémique sera atteint dans la seconde moitié d'avril à mai. Et le confinement pourrait prendre fin en juillet, à l'exception de la Suède et de la Norvège qui entendent renoncer à cette mesure un peu plus tôt, en juin.
En Russie, les experts du BCG s'attendent à une incidence maximale au cours de la première semaine de mai et le confinement peut être annulé fin juin-début juillet.
Au Canada, le pic épidémique sera atteint la première semaine de mai et le régime de confinement, introduit par certaines provinces, pourrait être levé fin juin ou fin juillet, tout comme aux Etats-Unis, d’après l’étude.
Au Brésil, en Argentine et en Afrique du Sud, le pic épidémique sera franchi en juin et la fin de la mise en quarantaine sera possible en août ou septembre, d’après le BCG.
Les auteurs de l’étude notent toutefois qu’il s’agit de prévisions préliminaires basées, en partie, sur les suppositions et des données incomplètes. En plus, la situation a changé depuis le 25 mars, date à laquelle les informations ont été collectées en vue de leur  analyse.
De son côté, le site 20 Minutes a révélé que cette étude n’est à l’origine qu’un simple document de travail en cours d’élaboration qui n’était pas destiné à être rendu public. « Les scénarios […] présents dans ce document peuvent varier entre 100 et 1.000 fois et reflètent une portée de scénarios, en reconnaissant bien que les choses peuvent se dérouler différemment », souligne enfin le BCG dans un communiqué publié sur son site.
En outre, le Groupe a expliqué qu’en tant « que cabinet de conseil en stratégie, nous travaillons souvent à l’élaboration de scénarios. Il s’agit d’hypothèses de travail (et non de prévisions) qui permettent aux entreprises de construire des stratégies d’adaptation dans des contextes de fortes incertitudes », a précisé le BCG. Et d’ajouter : « Toute situation créant une forte incertitude (crises sanitaires, géopolitiques, économiques…) peut légitimer le recours aux scénarios comme outil de travail. Nous ne communiquons pas sur ces derniers car ils sont destinés exclusivement à nos clients et que ces données peuvent susciter de la confusion [puisqu’il ne s’agit pas de prévisions] ».
La méthodologie suivie pour calculer la date du déconfinement par pays a consisté à prendre comme premier critère de référence sa durée à Hubei,  province de Chine dont est partie l’épidémie et qui a progressivement levé ses restrictions de déplacement ces derniers jours. Elle prend ensuite en compte l’efficacité des mesures propres à chaque pays, dont le nombre de lits d’hôpitaux par rapport à la population, ou encore le nombre de morts dues aux difficultés respiratoires.


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