Pour contrer la culture d’apostasie et de haine, une large solidarité a été lancée récemment par les composantes de la société civile et les intellectuels marocains en faveur de l’activiste des droits humains Ahmed Assid qui fait l’objet de prêches d’excommunication.
A l’origine de cette condamnation apostasique, une vidéo publiée récemment sur le moteur Youtube et où le dénommé Abou Ennaïm, récidive en appelant ouvertement à assassiner l’intellectuel Ahmed Assid. L’énergumène en question avait déjà été condamné à un mois de prison ferme pour «outrage à corps constitué et diffamation». Il refait des siennes, sans réaction vigoureuse et appropriée des instances et institutions compétentes.
La société civile décide donc de réagir en publiant un communiqué à ce sujet : «Nous soussignées associations civiles, culturelles et organisations des droits humains, et suite à la fatwa incitant à tuer l’intellectuel Ahmed Assid, exprimons notre vive inquiétude quant à son sort et estimons que le mutisme officiel dans cette affaire est un signe d’encouragement pour le courant excommunicateur intimidant les citoyens et mettant leur vie en danger…», peut-on lire dans ledit communiqué signé par un ensemble d’ONG et de personnalités civiles et politiques.
Porter atteinte à l’intégrité physique d’Ahmed Assid et laisser les extrémistes abonder dans leurs appels aux assassinats religieux, est un encouragement incompréhensible du laxisme. «L’Etat de droit ne peut tolérer ce genre d’actes abjects et odieux et les citoyens doivent se sentir libres et protégés par la loi et les institutions légales du pays », explique Abderrahim Chahid, membre du secrétariat de la Coalition civile pour une régionalisation démocratique.
Il est temps d’incriminer légalement tous les appels à l’excommunication afin de renforcer les institutions de l’Etat de droit, qui permet à tous le vivre ensemble citoyen.