Les rapports sur la vulnérabilité de nos systèmes informatiques se poursuivent de plus belle. Un récent document du Kaspersky Lab vient de classer le Maroc dans le Top 10 des pays les plus vulnérables face aux menaces informatiques.
Dans le classement de ce laboratoire spécialisé dans la sécurité des systèmes informatiques, le Maroc arrive à la 7ème place avec 2,2% de détections de CVE-2010-2568 (Common vulnerabilites and expositures). Il est devancé par l’Algérie qui occupe le 5ème rang avec 3,7% des malwares détectés. Pourtant, ces deux pays demeurent bien situés par rapport au Vietnam qui arrive en tête (42,45%) suivi de l’Inde (11,70%).
Faut-il prendre ce rapport au sérieux? «Oui», nous a répondu Rachid Jankari, directeur de publication Maghreb Digital. Pour lui, la vulnérabilité de sécurité de nos systèmes informatiques est un secret de polichinelle. En effet, le Maroc a été classé 49ème pays mondial à risque en matière de sécurité Internet et 3ème au niveau africain dans un rapport de Symantec, cabinet mondial spécialisé dans la protection de données. En 2012, le Royaume a figuré dans le Top 50 des pays à risque et 3ème en Afrique. Pire, les risques d'attaques ciblées ont augmenté de 42% en 2012 par rapport à 2011. 31% des cyber-attaques ont touché essentiellement des PME.
«Aujourd’hui, l’ensemble des professionnels du secteur du NTIC sont unanimes à considérer que le pays ne dispose pas d’une politique publique efficiente en matière de protection des systèmes informatiques. Il y avait certaines initiatives entrepises ici et là mais elles demeurent limites dans le temps», nous a-t-il expliqué avant d’ajouter: «C’est pourquoi on se trouve chaque fois dans le top des pays vulnérables».
Notre source va plus loin. Elle estime que cette alerte survient à point nommé. «En tirant la sonnette d’alarme, je crois que les pouvoirs publics vont se ressaisir et réaliser l’importance et les enjeux de cette question», nous a-t-elle déclaré avant de poursuivre: «Nos responsables pratiquent la politique de l’autruche tant que la zone rouge n’est pas atteinte mais on risque gros si rien n’est fait à temps».
Un risque appelé à s’accentuer dans les années à venir selon le directeur de publication Maghreb Digital. «Le Maroc connaît une croissance technologique importante et cela l’expose à plus de risques et, du coup, à plus de vulnérabilité. Donc, la sécurité des réseaux et systèmes informatiques doit devenir une composante essentielle et stratégique de nos politiques dans ce domaine», a-t-il conclu.