Ainsi en est-il de cet acte assassin qui vient de coûter la vie à un citoyen égyptien dont le seul «crime», aux yeux de ses exécuteurs, est d’avoir été copte. Cette même communauté des chrétiens d’Egypte avait été visée par un attentat sanguinaire au bilan effrayant, faisant morts et blessés. Cela s’est passé devant une Eglise où ils s’étaient rendus pour célébrer un mariage : la vie donc, sous ses meilleurs jours. Cela s’est passé sous l’ère Moubarak. Une fois la machine révolutionnaire mise en place, on imputera la responsabilité de ce carnage à l’ex-ministre de l’Intérieur sous l’ère du même ex-président. Luxe que l’on ne peut se permettre aujourd’hui pour «justifier» le dernier assassinat précité.
Dans cette Tunisie de l’après Ben Ali, quelques «révolutionnaires» illuminés n’ont rien trouvé de mieux que d’achever, de la manière la plus barbare qui soit, un prêtre polonais connu pour sa discrétion et sa philanthropie.
Le même jour, dans cette même Tunisie, quelques individus ont cru bon d’exhiber des exemplaires du Coran pour exiger la fermeture d’une « maison close » qui, soutenaient-ils, ne doit pas avoir droit de cité dans « un pays musulman ».
Allez savoir s’il s’agissait vraiment de quelque maison close. Et puis pourquoi mêler le Coran à tout cela ? L’existence de quelque local du genre pourrait bien déranger le juif, le chrétien, le bouddhiste, l’athée ou le musulman …
Un Kadhafi aux abois fait usage, à chacune de ses ridicules sorties, d’un épouvantail appelé Al Qaïda.
Subterfuge de dictateur ? Très, très possible. Et si c’était vrai ? doivent se demander les plus craintifs ou les plus sceptiques. A moins qu’il s’agisse des plus réalistes.
Au fait, peut-on aspirer à quelque révolution quand il y a risque de voir celle-ci se résumer à un passage de relais, ou une passation de pouvoirs, entre une dictature et une autre ?
Le modèle turc a dû être d’actualité dès que Ben Ali et Moubarak avaient fait leurs bagages, mais au train où vont les choses, on craint fort qu’il y ait quelques regrettables détournements, à l’image de ce qui s’est passé en Iran, il y a de cela 32 ans. Le clergé s’est inventé ses lois et sa «démocratie» au mépris de celles universellement reconnues.
Il y a pire. Le Pakistan où le seul ministre chrétien du gouvernement vient d’être froidement assassiné. Motif : une loi aberrante, abusive, liée, au «blasphème» n’était pas de son goût.
Ne serait-il pas judicieux voire salvateur de parler de liberté, la vraie, celle basée sur le droit à la différence, mais sans omettre d’évoquer la laïcité, et ce tout en discutant, au moment où certains semblent avoir découvert la séparation des pouvoirs, de l’autre séparation, celle concernant le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel? Mais, c’est peut-être trop demander par les temps qui courent.