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L'application a connu un succès grandissant sur les smartphones du monde entier, même si elle est critiquée pour sa politique de confidentialité. "Sarahah est l'équivalent numérique d'une boîte à idées", explique à l'AFP Zainalabdin Tawfiq, ajoutant qu'elle est fondée sur le principe selon lequel les utilisateurs sont plus sincères lorsqu'ils se savent anonymes. "L'objectif, c'est le feedback, de façon anonyme", dit-il.
D'un design simple et épuré, l'application encourage les utilisateurs à "laisser un message constructif", le destinataire n'étant pas autorisé à répondre, mais seulement à partager le message sur les réseaux sociaux ou à bloquer l'expéditeur.
Au-delà du monde arabe où la sphère numérique est souvent parasitée par la censure, la plateforme sans filtre de Sarahah a séduit jusque dans les pays occidentaux, en libérant la parole.
"On se permet des commentaires que l'on aurait normalement refoulés", résume ainsi un utilisateur. Sarahah recense déjà 85 millions d'inscriptions et a même été en tête du classement de l'Apple Store dans certains pays, devançant les grosses plateformes telles que Snapchat ou Instagram. Le succès de cette application saoudienne a mis en lumière le potentiel insoupçonné des innovations numériques et de l'entrepreneuriat dans le royaume. Il intervient au moment où l'Arabie Saoudite fait la promotion de l'entreprise privée dans le cadre de son ambitieux programme de réformes visant à diversifier son économie pour la rendre moins dépendante des revenus pétroliers.
"La success story de Sarahah prouve que les startups saoudiennes peuvent obtenir de spectaculaires résultats lorsqu'elles sont correctement soutenues", affirme Nawaf Alsahhaf, PDG de Badir, un incubateur d'entreprises technologiques soutenu par le gouvernement et qui a aidé M. Tawfiq. "Il existe un potentiel indéniable derrière les startups saoudiennes que nous développons actuellement", assure-t-il à l'AFP.