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« Il s’agit des professionnels en provenance de l’Egypte, de la Tunisie et du Sénégal. On note l’absence quasi-totale des médecins issus de l’Europe ou des Etats-Unis. La majorité de ces praticiens veulent s’installer à Casablanca alors qu’ils sont censés combler le vide dans les zones éloignées et dans le monde rural où il y a une pénurie grave de médecins. Nous avons besoin de 16.000 médecins, soit le double des praticiens qui exercent aujourd’hui. Et cette situation est le résultat d’une gestion boiteuse qui n’a pas pris en compte le décalage qui se creuse d’une année à une autre entre l’augmentation de la population et le nombre de médecins formés chaque année », nous a indiqué Dr Badreddine Dassouli. Et comment peut-on expliquer ce faible afflux des médecins étrangers? Le président du SNMSPM met en avant le manque d’attractivité du secteur de la santé publique. « Un médecin, abstraction faite de sa nationalité, cherche d’abord un bon salaire et de meilleures conditions de travail. Un praticien français émigre vers l’Angleterre pour avoir un meilleur salaire et celui anglais émigre vers les Etats-Unis pour la même raison et ainsi de suite. L’attractivité se résume dans des indemnités alléchantes et des salaires attrayants », nous a-t-il expliqué. Et de poursuivre : « Un médecin français qui touche 5.000 euros pour une opération médicale ne peut accepter d’être payé à 10.000 DH pour le même type d’opération au Maroc. La clé d’attractivité est donc la révision de la tarification nationale de référence et la valorisation de la Nomenclature générale des actes professionnels des médecins ».
Face au peu d’afflux des médecins étrangers et à l’immigration de plus en plus importante des praticiens marocains ainsi que des étudiants en médecine, comment le Maroc peut-il résoudre ce problème de pénurie de personnel médical ? « Aujourd’hui, la médecine est devenue un commerce par la force de loi qui autorise des sociétés privées à investir dans le secteur. Autrement dit, le secteur subit la loi du marché et du coup, la loi de l’offre et de la demande. Et ce sont les investisseurs dans le secteur qui seront contraints par l’ampleur des investissements engagés à trouver une solution, et il n’y a qu’une seule issue, à savoir l’augmentation des salaires des médecins. En conséquence, la situation va se rétablir automatiquement », nous a répondu notre interlocuteur. Mais, une augmentation des salaires ne signifie-telle pas, pour autant, une hausse des prestations pour nos concitoyens ? « Non », répond le président du SNMSPM. Et de préciser : « Les pots cassés seront payés par l’AMO. Le citoyen ne va pas être touché ».
Selon lui, l’AMO consiste en un vrai trésorier de guerre pour les investisseurs qui ont déjà beaucoup investi dans l’achat des cliniques. « Aujourd’hui, il y a même des hôtels qui se sont transformés en des cliniques. Ces investisseurs parient sur le nombre important des immatriculés AMO et le retour sur investissements que représentent ces adhérents », a-t-il conclu.
A rappeler que la loi n° 33-21 modifiant et complétant la loi n°131-13 relative à l’exercice de la médecine a été publiée lundi 26 juillet 2021 dans le Bulletin officiel et avait pour objet de mettre en place un ensemble d’incitations pour encourager les médecins étrangers ainsi que les médecins marocains résidant à l’étranger à choisir le Maroc comme destination pour exercer la médecine.
Le but recherché est de faire face à la pénurie en ressources humaines dans le secteur de la santé, enrichir le capital humain médical, augmenter le nombre de compétences médicales disponibles, reconsidérer les conditions qui empêchent le recrutement et l’attraction des compétences médicales étrangères et des compétences médicales marocaines résidant à l’étranger, et garantir le droit au traitement et aux soins de santé conformément aux dispositions de la loi-cadre n°09-21 relative à la protection sociale.
Parmi les principales incitations permettant d’encourager les médecins étrangers à exercer au Maroc figurant sur ce texte, le fait de se contenter de la seule condition d’inscription au tableau de l’Ordre national des médecins pour exercer la profession. Cette mesure permettra au médecin étranger d’avoir une carte d’inscription conformément aux dispositions légales relatives aux conditions d’entrée et de séjour des étrangers au Maroc.