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La reprise du tourisme poursuit son embellie à l’échelle mondiale

En dépit des défis croissants, les arrivées sont en forte progression dans de nombreuses régions du monde, selon l’OMT

Jeudi 4 Août 2022

Le tourisme international consolide sa forte reprise en dépit de défis économiques et géopolitiques toujours plus grands, a affirmé l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) dans un récent rapport.

« La reprise du tourisme s'est accélérée dans de nombreuses régions du monde, surmontant les obstacles sur son chemin », a déclaré le secrétaire général de l'OMT, Zurab Pololikashvili.
Avec près de 250 millions d'arrivées internationales, le tourisme international a connu un fort rebond durant les cinq premiers mois de l’année 2022, ont relevé les experts de l’institution spécialisée des Nations unies dans le dernier Baromètre du tourisme mondial de l’OMT.

« Ce chiffre correspond aux 77 millions d'arrivées enregistrées de janvier à mai 2021 et montre que le secteur a récupéré près de la moitié (46 %) des niveaux d'avant la pandémie de 2019 », a souligné dans son rapport l’organisation destinée à promouvoir et à développer le tourisme dans le monde.

En tête de la reprise, avec l’Amérique, l'Europe a accueilli plus de quatre fois plus d'arrivées internationales qu'au cours des cinq premiers mois de 2021 (+350 %).

Des arrivées « stimulées par une forte demande intrarégionale et la levée de toutes les restrictions de voyage dans un nombre croissant de pays », a expliqué l’organisation précisant que la région a enregistré des performances très fortes en avril (+458 %), avec une période de Pâques chargée.

Du côté des Amériques, les données montrent que le nombre des arrivées a plus que doublé (+112%). L’organisation internationale tient toutefois à préciser que « ce rebond important se mesure à la faiblesse des résultats de 2021 et les arrivées restent globalement inférieures de 36 % et 40 % aux niveaux de 2019 dans les deux régions, respectivement » et que le même schéma s’observe dans les autres régions du monde.

A propos des autres régions, le constat est que la forte croissance au Moyen-Orient (+157 %) et en Afrique (+156 %) est restée respectivement de 54 % et 50 % inférieure aux niveaux de 2019.

S’agissant de l'Asie et du Pacifique, il ressort que ces deux régions « ont presque doublé les arrivées (+94 %), bien que les chiffres aient été à 90 % inférieurs à ceux de 2019, certaines frontières étant restées fermées aux voyages non essentiels », selon les observations de l’OMT notant, là aussi, que l'assouplissement récent des restrictions se traduit par une amélioration des résultats pour avril et mai.

Dans son rapport, l’organisation mondiale du tourisme a en outre noté que plusieurs sous-régions ont récupéré entre 70 % et 80 % de leurs niveaux d’avant la pandémie, avec en tête les Caraïbes et l'Amérique centrale, suivies de la Méditerranée du Sud, de l'Europe de l’Ouest et du Nord.

Mieux, « certaines destinations ont dépassé les niveaux de 2019, notamment les îles Vierges américaines, St. Maarten, la République de Moldavie, l'Albanie, le Honduras et Porto Rico », a-t-elle affirmé.

Commentant l’évolution des dépenses touristiques au cours de cette même période, l’OMT a constaté que la hausse des dépenses touristiques en provenance des principaux marchés sources va de pair avec la reprise observée. Et qu’en termes de recettes touristiques internationales gagnées dans les destinations, un nombre croissant de pays ont entièrement récupéré leur niveau d'avant la pandémie.

Abordant le point sur les défis croissant que doit relever le secteur, l’OMT a indiqué que la forte demande pendant la saison estivale de l'hémisphère nord devrait consolider ces résultats positifs, notamment parce que des destinations toujours plus nombreuses assouplissent ou lèvent les restrictions de voyage.

Comme le relève l’organisation dans un communiqué, « au 22 juillet, 62 destinations (dont 39 en Europe) n'avaient pas de restrictions liées au COVID-19  et un nombre croissant de destinations en Asie ont commencé à assouplir leurs restrictions ».

Par ailleurs, et selon l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), la réduction globale de la capacité aérienne internationale en 2022 sera limitée à 20 % - 25 % des sièges offerts par les compagnies aériennes par rapport à 2019.

Soulignons en outre qu’« une demande plus forte que prévu a cependant créé d’importants défis d'exploitation et de main-d'œuvre, tandis que la guerre en Ukraine, la hausse de l'inflation et des taux d'intérêt, ainsi que les craintes d'un ralentissement économique constituent une menace pour la reprise ».

Par ailleurs, le Fonds monétaire international prévoit un ralentissement de l'économie mondiale, qui passerait de 3,2 % en 2022 à 2,9 % en 2023 ; tandis que l'OMT en étroite collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) continueront de surveiller la pandémie, les nouvelles urgences de santé publique et leur impact potentiel sur les voyages.

Quoiqu’il advienne, et face aux « vents économiques contraires et aux défis géopolitiques susceptibles d’impacter le secteur d'ici à 2022 et au-delà », Zurab Pololikashvili a tout de même préconisé la prudence.

Alain Bouithy

Alain Bouithy

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