L’affaire Karim Lachkar atterrit au Parlement. Deux questions orales ont été adressées aux ministères de la Justice et des Libertés et de l’Intérieur concernant les circonstances réelles dans lesquelles ce jeune militant du parti de la Rose a perdu la vie durant la nuit de mardi dernier à El Hoceima.
Le Groupe socialiste à la Chambre des représentants demande à ce que le voile soit levé sur les résultats de l’enquête diligentée par la Brigade nationale de la police judiciaire de Casablanca sous la supervision du procureur général du Roi près la Cour d’appel et sur les conclusions de l’autopsie du corps du défunt effectuée par le service de médecine légale de l’hôpital Ibn Rochd de la capitale économique. La question de la torture pratiquée au sein des commissariats de police a été également posée. Les membres du Groupe socialiste ont demandé au ministre de l’Intérieur de les informer des dispositions prises pour bannir les mauvais traitements dans les centres de détention et celles adoptées dans l’affaire du décès de Karim Lachkar. En effet, le Groupe socialiste a constaté, avec inquiétude, une nette augmentation des cas de torture alors que le gouvernement ne cesse de crier haut et fort qu’il a pris de nouvelles dispositions pour mettre fin à toutes les formes de torture.
Une recherche de vérité qu’attend également et avec impatience la famille du regretté défunt. « Nous ne savons rien de la mort de Karim mais nous avons la certitude qu’il est décédé dans des circonstances suspectes. Et nous voulons que la vérité éclate au grand jour », nous a déclaré la sœur du défunt en nous confiant que tant que cette vérité est ailleurs, la famille Lachkar aura du mal à faire le deuil de son enfant. « Aujourd’hui, les rumeurs et les spéculations sur la mort de mon frère vont bon train et chaque jour apporte son lot de nouvelles non confirmées. Nous attendons toujours la délivrance », a-t-elle ajouté. Un calvaire de plus en plus dur à supporter. D’autant plus qu’il est fortement alimenté par une fuite organisée d’informations remettant en cause le fait que le regretté aurait été arrêté par la police mardi vers 4H00 du matin à l’entrée de la ville avant de perdre la vie deux heures plus tard sur son lieu de détention suite aux mauvais traitements qui lui ont été infligés comme en attestent les plaies et les traces de contusions sur son visage ainsi que sur d’autres parties de son corps, sans oublier ses habits en piteux état.
Certains sites Internet d’informations ont déjà commencé à propager l‘idée que Karim Lachkar serait décédé suite à une overdose et que les traces de mauvais traitements sur son corps ne sont pas les causes directes de son décès. Une campagne que seuls les résultats des investigations en cours susceptibles d’être diffusés à tout moment soient capables de faire taire.
A rappeler que l’engagement de l’USFP dans cette affaire ne date pas d’aujourd’hui et que le parti de la Rose a mis en place une commission regroupant des membres du Bureau politique, du Secrétariat régional d’El Hoceima et des parlementaires du parti dans la région, chargée de suivre les développements de ce dossier et qu’il a déjà exigé une enquête transparente pour élucider les circonstances de ce décès.
Pour l’USFP, la préservation de la sécurité des citoyens ainsi que leur droit à la vie sont des droits sacrés et des lignes rouges à ne plus franchir.