Après la sortie du confinement sanitaire, il faut se pencher d’une façon urgente sur la révision des lois concernant les droits des femmes pour qu’elles soient au diapason de la Constitution et notamment avec l'article 19

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Les sociétés rationnelles, modernistes et solidaires sont celles qui ont fait preuve d’une grande capacité à faire face à cette pandémie et ses répercussions. Par conséquent, l’édification d’une société moderniste, rationnelle et responsable incluant toutes les énergies est une nécessité vitale pour notre pays. Cela exige, entre autres, d’enraciner la parité, l’égalité et la dignité humaine en vue de lutter contre l’exclusion et la marginalisation et de fortifier le sentiment d’appartenance nationale chez les différentes couches sociales. Malheureusement, le bilan préliminaire des répercussions de la pandémie à travers le monde a démontré -chose qui était prévisible- que les femmes et les filles souffrent plus des effets négatifs des mesures de confinement aussi bien sur le plan économique (car elles sont surreprésentées dans le secteur informel), que sur le plan social (elles subissent plus de pression pendant le confinement pour préserver l’équilibre familial, veiller à la scolarisation des enfants et faire le ménage), ainsi que sur le plan sanitaire (la détérioration des services liés à la santé de maternité). Pis encore, il a été constaté une augmentation de la violence familiale notamment à l’égard des femmes
Et vu que la culture de l’égalité n’est encore qu’un slogan dans notre pays, et vu que la mentalité masculine est encore enracinée chez les hommes de l’administration et même parfois chez ses femmes, nous avons constaté qu’une mesure aussi bonne comme celle de la distribution des aides financières aux familles défavorisées disposant ou non de la carte Ramed en a profité seulement aux pères de ménages. Or, on trouve à la tête de plus d’un quart des ménages au Maroc des femmes (en dépit de la présence du père et sa capacité à travailler). Dans les pays développés, l’on voit qu’ils ont distribué les aides équitablement entre le père et la mère du ménage, alors que dans les pays en développement en Amérique latine, l’aide a été versée aux femmes seulement, car elles sont plus soucieuses de prendre soin de leurs familles et de leurs enfants. Le gouvernement aurait, donc, pu verser les aides financières aussi bien aux femmes qu’aux hommes pour préserver la dignité des femmes et l’équilibre des ménages.
En ce qui concerne le fléau de la violence à l’égard des femmes, nous appelons à la préservation de la vie et de la santé des femmes et à la mobilisation des capacités de la police, du ministère public et des associations de lutte contre la violence à l’égard des femmes en vue d’éviter des tragédies. Durant la période du confinement sanitaire, les femmes ne pouvaient pas quitter la maison conjugale ou recourir à qui ce soit, pour cela, on aurait dû renforcer les centres d’écoute et trouver des abris pour les femmes violentées hors de la demeure conjugale (dans les hôtels vacants à titre d’exemple). Après la sortie du confinement sanitaire, il faut se pencher d’une façon urgente sur la révision des lois concernant les droits des femmes pour qu’elles soient en diapason avec la Constitution notamment avec l’article 19. Il n'y a pas d'autre solution que de vivre notre temps et d'avancer vers l'avenir avec la pleine contribution des femmes, qui devraient figurer à la tête des priorités du nouveau modèle de développement, car elles sont - comme le prouvent les expériences des pays démocratiques développés - un acteur clé de la construction démocratique, du développement et du progrès de la société.