Donc Benkirane a ses chouchous. Ceux qui ne lui ont jamais fait d’histoires dans une majorité furieusement bigarrée. De bons élèves de la majorité qui ne sont pas des empêcheurs de tourner en rond, qui ne demandent pas, eux, un remaniement ministériel. Mieux encore, les chouchous du chef de la majorité adorent jouer aux pompiers dès qu’ils pressentent qu’il peut y avoir du feu dans le lac, histoire de sauver le soldat Benkirane des crocodiles. ..
Pas la peine que les petits préférés d’Abdelilah Benkirane, le leader islamiste, lèvent le doigt. Tout le monde sait que le PPS de Nabil Benabdallah est l’un des meilleurs soutiens du chef du gouvernement et du PJD. Ces gens de gauche peuvent être capables de miracle, « grâce à Dieu ».Les anciens communistes dont Marx a été le grand inspirateur, sont aujourd’hui en odeur de sainteté avec des islamistes, qui , selon une déclaration de Benkirane sur RFI dimanche dernier, se retrouvent dans la « pensée » de Hassan El Banna, le père fondateur des Frères musulmans. « C’est un beau roman, c’est une belle histoire. C’est une romance d’aujourd’hui », fredonnent en chœur les ministres du gouvernement en regardant le PJD et le PPS.
Et face à tout ce débordement de fidélité inconditionnelle, le chef de file de la majorité a décidé de donner un bon point à Nabil Benabdallah, parce que, comme dans la pub d’une marque de cosmétique en vogue, «il le vaut bien». Aux élections partielles du 28 février, les islamistes du PJD se sont désistés dans trois circonscriptions sur cinq au profit de devinez qui ? Au profit du PPS bien sûr, qui ne doit surtout pas perdre son groupe parlementaire. Ce n’est pas une belle preuve d’amour ça?