Entre le Maroc et la France où il passe l’essentiel de sa vie, il évolue de façon aussi harmonieuse que conflictuelle parfois. Entre l’armée et la vie civile, la langue française et l’arabe, la culture paternelle et la société hôte, il réussit tout de même à se faufiler et à trouver, enfin, le chemin longtemps cherché, le chemin qu’il croyait parfois définitivement perdu, à savoir le monde de la poésie. Mais c’est après une retraite bien méritée qu’il se consacre entièrement à la poésie et comme il dit, cela est arrivé après plusieurs visites de la muse qu’il croyait partie à jamais. Des histoires avec cette muse, il en a beaucoup comme ces écrits perdus dans le train et retrouvé plusieurs jours après.
“J’avais cru que je les avais perdus à jamais surtout que j’avais fait une réclamation en vain. Quelques jours après, on m’apporte les écrits et c’est là que je me suis dit que la muse n’était jamais partie et qu’il s’agit, là, d’une invitation au retour dans la planète de la poésie”, explique-t-il. Il n’y a pas que la poésie qui intéresse Ouasmine. Il est aussi attiré par la musique et il a même pris des cours de luth. Cet amour l’a rapproché de plusieurs artistes plus ou moins connus.
Certains lui ont prodigué des conseils, d’autres l’ont initié, à l’image de Faouzi Benchaâboune qui n’est autre que le fils du regretté Ahmed Bidaoui. Chez Ouasmine, on croirait que l’inspiration vient par à coup. Cela peut arriver suite à une image, un mot, un titre, enfin tout ce qui peut être matière à méditation. “L’assomoir” de Emile Zola l’a beaucoup inspiré au point d’en tirer un poème qu’il a appelé “Les jours chassent les jours”, le célèbre poème perdu et retrouvé et qui fut derrière le retour de Ouasmine à la poésie. Maintenant qu’il peut profiter pleinement de son temps, il a sorti un recueil de poèmes où il relate, en quelque sorte, sa propre expérience dans la vie.
“Jolie fleur des près”, “Lever du jour”, “Le poète est de retour, “Vous mesdames”, “L’âge et ses méfaits”, “Les yeux du cœur”, sont autant de titres de poèmes qu’on trouve dans le recueil dont l’illustration a été confiée à l’artiste peintre Afif Bennani. En parcourant le recueil, on se rend vite compte que son auteur a une grande expérience dans la vie et traîne derrière lui un vécu plein de contradictions, de joies, de déceptions et de bonheur. D’ailleurs le nom du recueil est tout simplement: Mon cas y est.