La motion de censure, bien sur les rails, en toute rationalité et responsabilité

Le communiqué historique du Bureau politique de l‘USFP en phase avec la conjoncture actuelle


Libé
Vendredi 29 Mars 2024

La motion de censure, bien sur les rails, en toute rationalité et responsabilité
Le Bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires a tenu le mercredi 27 mars 2024 une réunion ordinaire sous la présidence du Premier secrétaire, Driss Lachguar, qui a, de prime abord, passé en revue les traits du paysage politique national et les détails de l’agenda actuel.

Ayant évoqué dans un débat responsable et sérieux, la conjoncture nationale actuelle, coïncidant avec le mi-mandat gouvernemental, notamment ce que cela suppose comme observation et maintien des traditions fondées au Maroc depuis le gouvernement d’alternance dirigé par feu Abderrahmane El Youssoufi dont en l’occurrence la tradition du remaniement gouvernemental et la présentation du bilan de l’Exécutif et le remue-ménage se rapportant aux structures et outils d’action, le Bureau politique indique que l’USFP demeure réactif à toutes les données de cette conjoncture, eu égard à sa position en tant que force politique fondamentale ayant choisi l’opposition quant à sa contribution à la réforme pour la patrie, la démocratie et la vie digne, de même qu’il estime que la situation actuelle appelle une secousse déterminante à même de reconquérir la confiance à l’action institutionnelle et d’élever son déroulé vis-à-vis des attentes des citoyennes et citoyens qui aspirent à une vie meilleure (santé, éducation, emploi, libertés et droits individuels et collectifs).
Sur le plan politique, le BP note avec grande fierté que le parti des forces populaires demeure toujours un pivot important sur la scène politique et organisationnelle nationale et un acteur pertinent dans le débat politique, et ce dans un contexte caractérisé par la léthargie…
A cet égard, sur le plan politique, le BP  note avec grande fierté que le parti des forces populaires demeure toujours un pivot important sur la scène politique et organisationnelle nationale et un acteur pertinent dans le débat politique, et ce dans un contexte caractérisé par la léthargie, la dérobade devant la responsabilité, l’avilissement du débat productif, l’appauvrissement de l’espace institutionnel, tel que le Parlement…

Par ailleurs, le Bureau politique estime que la poursuite de la coordination politique des partis de l’opposition est intervenue dans le cadre de l’initiative ittihadie visant à créer un front national rejetant le fait accompli et faisant face à l’incursion tripartite dans l’Exécutif mais aussi dans l’ensemble des institutions représentatives nationales.
Cela est issu de la conviction de l’USFP des capacités des composantes nationales au sein de l’opposition à soutenir tous les acteurs concernés par la marche saine des institutions tout en faisant la différence et en améliorant le climat du débat démocratique incitant à l’équilibre institutionnel préconisé, condition sine qua non pour une vie politique nationale sereine.

A cet égard, le BP salue hautement la continuité des rencontres entre les composantes de l’opposition parlementaire d’une part et de l’autre le développement de l’action commune avec le PPS qui est parvenue en un temps record à positionner l’opposition au centre de la scène politique avec toutes les initiatives fatidiques se rapportant à la société, à la famille et à l’Etat social.

Ainsi, en rappelant l’action de l’opposition parlementaire pour favoriser les conditions d’une motion de censure à l’encontre du gouvernement actuel, l’instance dirigeante de l’USFP informe l’opinion publique nationale et partisane que cette initiative a requis une réactivité opérationnelle en allant de l’avant en toute sérénité et responsabilité afin de parachever toutes les chances à même de réaliser ce dessein.

Il s’agit en fait, comme l’a exprimé le Premier secrétaire, d’une initiative qui aspire à prodiguer un service politique national, nécessité par l’étape actuelle, dépassant les volets technique et numérique à ce qui est plus crucial quant à la culture politique préconisée et sa reconsidération et à la nécessité du plaidoyer pour l’intangibilité des institutions constitutionnelles qui requiert le respect, et ce à travers :
  • L’institutionnalisation du dialogue autour de tout ce qui concerne la vie politique comme  questions cruciales et mutations affectant le pouvoir d’achat des citoyens et menaçant de la crise cardiaque institutionnelle,…
  • Faire entendre la voix de l’opposition et à travers elle celle de larges catégories sociales de Marocains de l’intérieur même des institutions qu’on veut soumises à la tutelle de la domination pour empêcher la voix de l’opposition de s’exprimer et la diminuer tout en minimisant sa stature en matière d’immunisation de la démocratie, d’amélioration des instruments préconisés par la Constitution et d’activation de l’esprit du référentiel constitutionnel consensuel  visant une vie politique tendant à davantage de progrès et de réactivité avec les exigences circonstancielles des Marocains.
  •  Mettre en évidence les dysfonctionnements manifestes dans la gestion gouvernementale concernant les grands consensus nationaux initiés par Sa Majesté le Roi, aussi bien les stratégies nationales de l’eau, des énergies vertes que l’Etat social, de même que celles relatives aux souverainetés énergétique, médicamentale et autres. Et mettre également en avant la nécessité de mettre en œuvre toutes les conditions pour leur application que la gestion gouvernementale, bafouant le pluralisme  vif et efficient, peine à son amélioration et sa mise en œuvre pratique de manière à en généraliser les fruits au profit de tous les citoyennes et citoyens conformément à la volonté du Souverain.
- Démontrer la nécessité cruciale aujourd’hui, se rapportant à l’investissement de toute la réserve réformiste dont dispose la Constitution à l’horizon de la création d’institutions fortes et de pratiques optimales mais aussi démontrer devant l’opinion publique l’impératif de la poursuite du processus sur lequel se sont fondées les réformes constitutionnelles historiques,  ce qui ouvre largement les perspectives des révisions politiques et institutionnelles à même de garantir l’équilibre des pouvoirs, le respect des attributions constitutionnelles, la consolidation des fondements de l’Etat-social, la révision globale du système électoral, l’immunisation de la pratique électorale, le parachèvement du chantier de l’activation du cachet officiel de l’amazigh, la réalisation de l’égalité des genres, l’intégration des Marocains du monde dans le domaine de la participation politique, l’immunisation de la société face à tous les courants de l’extrémisme et la lutte contre les formes de prévarication.

- Présenter des aspects alternatifs autres que ce que propose la majorité gouvernementale habituée à faire de chaque circonstance institutionnelle constitutionnelle ou de tradition démocratique une occasion de défilés politiques et de superposition numérique, une alternative réaliste et ambitieuse dédiée à la réforme, l’amélioration des indicateurs du développement et la mise en œuvre de toutes les conditions à même d’activer l’Etat social.

Par ailleurs, le Bureau politique de l’USFP, en soulevant avec étonnement l’indécision gouvernementale et l’attentisme de la majorité face à toutes les manœuvres ciblant les questions de la réforme de la Moudaouana, et celles relatives au droit pénal et aux grandes initiatives ciblant le développement de la société, appelle l’ensemble de ces députés et conseillers à la concertation avec les partenaires constitutionnels afin de produire des textes à la hauteur des mutations que connaît notre pays et des engagements internationaux.
D’autre part, concernant les rapports émis par les Conseils de gouvernance dont celui de la Cour des comptes et ayant suivi l’exposé du Premier secrétaire y afférent, le Bureau politique souligne ce qui suit :

- L’USFP a contractuellement confié à un bureau d’études la réalisation d’un certain nombre d’études et de recherches, sachant que la loi n’interdit nulle part à aucun parti de choisir d’établir un contrat avec tel ou tel bureau d’études qu’il estime apte à réaliser des recherches et des études politiques le concernant.

- Nombre de partis politiques dans de nombreuses expériences comparées disposent de bureaux d’études et engagent des experts et chercheurs travaillant à leur service, ce qui consolide leur gouvernance sans que jamais cela ne pose une quelconque problématique juridique ou morale.
Le BP relève avec grande fierté tout ce qui a été réalisé en termes de présence du parti sur le plan international, couronné par son positionnement dans les Instances dirigeantes de plusieurs organisations internationales (IS, ISF…)
- La réalisation d’études au profit d’un parti politique doit être confiée à ceux qui s’approprient son référentiel et sa culture politique et qui sont bien au fait de son histoire, de ses aspirations politiques et de ses documents et programmes électoraux.
Le BP salue hautement la continuité des rencontres entre les composantes de
l’opposition parlementaire d’une part et, de l’autre, le développement de l’action
commune avec le PPS

- Le bureau d’études contractuel est parfaitement libre de faire appel à des experts et chercheurs pour la réalisation des études qui ont été confiées à condition que les issues de celles-ci soient conformes à la littérature et au référentiel du parti, qu’elles répondent aux interrogations et aux problématiques sociales et politiques posées par le parti et qu’elles présentent des conceptions et idées opérationnelles loin de contredire les références du parti
  • La qualité des études et recherches ne se mesure pas en termes de quantité ou de nombre de pages mais par la valeur de leur analyse et les conclusions et suggestions qu’elles présentent et seules les instances du parti sont habilitées à discuter leur contenu et l’évaluer.
  • Aucune disposition de loi ne permet à la Cour des comptes de discuter de la teneur issue des études en question car il s’agit en l’occurrence d’études à finalité politique tandis que la Cour des comptes pratique son contrôle sur le respect des procédures mais ne détient pas la prérogative d’en évaluer la teneur pour éviter d’enfreindre au droit de réserve qui oblige les magistrats de la Cour des comptes …
  • Le Bureau politique considère que le principe, la culture et la moralité de la reddition des comptes font partie intégrante de l’identité politique et organisationnelle du parti des forces populaires. En outre, il a été et restera toujours un parti progressiste, démocrate, patriotique…
De même que le BP rappelle que la constitutionnalisation de la Cour des comptes assujettie, en principe, à l’équilibre institutionnel, l’activation du contrôle par l’état de ses finances publiques, a toujours été une revendication constitutionnelle qui s’étend dans le temps et dans l’espace tout au long de la littérature et filières de l’USFP.

L’USFP en se penchant sur la pertinence des problématiques qui se posent dans ce volet, estime que la discussion de la performance d’une institution constitutionnelle ayant trait à la responsabilité et au sérieux auxquels a appelé Sa Majesté le Roi dans nombre de ses Discours, a pour objectif le renforcement de la performance des institutions dans le cadre de ses attributions exclusivement et de la préservation de l’équilibre entre les différentes institutions d’une part et le développement de l’action des partis politiques d’autre part sans jamais minimiser la pratique partisane ou altérer la confiance aux institutions politiques ou encore avilir les instances organisées.

Dans cette même veine et en lien avec la subvention supplémentaire accordée aux partis, réservée aux études qui a suscité un débat houleux avec souvent l’allure de campagnes tendancieuses, le Bureau politique met l’accent sur l’impératif d’émettre les lois et décrets y afférents et à même d’éluder des lacunes telles que celles évoquées dans le rapport de la Cour des comptes et pour que toutes les parties en profitent conformément aux orientations de Sa Majesté le Roi au sujet des compétences et expertises partisanes.

Sur le plan organisationnel, le Bureau politique exprime sa fierté et son appréciation positive des dynamiques intégrales, assidues et inédites que connaît  le parti au niveau local, national et international depuis le dernier congrès national qui a posé les jalons et la feuille de route renouvelable de l’action organisationnelle.
A cet effet, le BP salue toutes les initiatives successives du Premier secrétaire, sa présence physique et morale dans de nombreuses stations organisationnelles de même qu’il rend hommage à l’ensemble des militantes et militants pour leur constance, leur assiduité et leur adhésion consciente et consciencieuse à toutes les rencontres tenues par les groupes d’action du BP.

En outre, le BP note avec grande fierté tout ce qui a été réalisé en terme de présence du parti sur le plan international, couronné par le positionnement de l’USFP dans les premiers rangs de l’Internationale socialiste, l’Internationale socialiste des femmes, la Commission socialiste africaine et dans les forums de l’action arabe progressiste et démocratique.

Et annonce la poursuite de la dynamique organisationnelle aux niveaux territorial et sectoriel via l’organisation et l’encadrement de nombre de congrès et de rencontres comme suit :
  • Réunion de l’Institution des secrétaires des régions et provinces, vendredi 5 avril 2024.
  • Réunion du Groupe socialiste-Opposition ittihadie à la Chambre des représentants, lundi 8 avril 2024
  • Le Congrès national du secteur ittihadi de l’enseignement les 10, 11 et 12 mai 2024 à Bouznika.
  • Le Congrès national du secteur des commerçants et professionnels ittihadis, vendredi 10 mai 2024.
  • Le Congrès national de l’Association socialiste des conseillères et conseillers, les 17, 18 et 19 mai 2024 à Bouznika.


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