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Excepté pour les enfants vulnérables : diabétiques, asthmatiques ou immunodéprimés, entre autres, l’enseignement à distance n’est clairement pas l’option privilégiée par les pédiatres et pédopsychiatres. Dès lors, dans une manière d’aller de l’avant et ne pas s’attarder sur les polémiques engendrées par la position du MEN, les pédiatres, pédopsychiatres et professions associées exposent la marche à suivre pour préserver la santé physique et mentale des enfants dont les parents sont sur la même longueur d’onde, d’autant que, d’après un communiqué publié par ces professionnels de la santé « les enfants sont très peu contaminants d’après différentes études, en particulier ceux de moins de 14 ans ».
Dès lors, le présentiel est possible à condition d’appliquer certaines mesures de prévention. Avant même de prendre place sur les bancs des écoles, les pédiatres et pédopsychiatres ont d’abord rappelé que les tests PCR « ne nous semblent pas pertinents, car ils sont ponctuels, faussement rassurants ». A l’inverse, il serait plutôt judicieux de mettre à jour les vaccinations usuelles des enfants et notamment celle contre la grippe. Les parents ont également la responsabilité, d’une part, de prendre la température de leurs chérubins et de s’assurer qu’elle soit inferieure à 38 °C en dehors de tout traitement et, d’autre part, de faire mention de tout signe clinique à un pédiatre, lequel, dans ce cas précis, sera garant de la reprise de l’école par le biais d’une autorisation écrite.
Les écoles ne sont pas en reste. Ledit communiqué demande leur collaboration via un décalage des heures de rentrée selon les classes afin de réduire le contact entre les parents. Cela va sans dire que ces derniers devront respecter la distanciation physique et le port du masque. Toujours dans l’optique d’éviter les va et vient et de réduire au maximum les contacts des enfants avec des éléments extérieurs, le corps médical espère que l’école s’articulera autour de séances continues. En outre, les moyens de transport scolaire devront faire l’objet d’une désinfection régulière et ne jamais dépasser 50% de leur capacité, tout en évitant d’être conduits par des chauffeurs différents.
Et quid des récrés ? Auront-elles lieu ? Les pédiatres et psychopédiatres répondent par l’affirmative. Mais seulement et seulement si ces plages de repos sont différées « pour qu’il n’y ait pas un regroupement de toutes les classes dans les cours de récréation » En classe, l’aération une heure avant et après la rentrée des élèves ne serait pas de trop « L’aération doit être systématique via fenêtres et portes ouvertes pendant les récréations et les repas, c’est-¬à-¬dire pendant la vacation des classes. Et les classes doivent être stérilisées une fois par jour (sol, table, matériel, etc ) et avant chaque rentrée pour les poignées » souligne le communiqué dans lequel il est aussi mentionné que « chaque classe doit avoir une salle attitrée et ce sont les enseignants qui seront mobiles». Des classes où les tables seront obligatoirement éloignées d’un mètre. Une manière de déterminer le nombre d’enfants acceptés par classe et par école. De plus, le premier rang doit être éloigné de deux mètres par rapport à l’enseignant pour qu’il puisse enlever son masque. Justement en parlant de masque, l’ensemble du personnel de l’école doit en porter. Les collégiens aussi.
Ce document, signé par le Dr Hassan Afilal, président de la Société marocaine de pédiatrie, le Dr Saïd Afif, président de la Société marocaine des sciences médicales et le Dr Nawal Khamlichi, présidente de la Société marocaine de pédopsychiatrie et professions associées, ne laisse aucune place à l’approximation. Même les sanitaires y sont évoqués puisqu’ils doivent être stérilisés fréquemment. Sur le papier, l’ensemble de ces mesures préventives n’est pas irréalisable. Mais en réalité, les choses sont bien plus compliquées. Dans ce sens, la pédagogie des enseignants sera capitale. « Ils ont le devoir d’expliquer, avec un langage adapté à l’âge de l’enfant, la situation liée à la pandémie et le danger pour la communaute, pour que les élèves adhèrent aux mesures barrières », indiquent les pédopsychiatres avec l’espoir de faire des élèves « des alliés dans la lutte contre ce fléau » .
Enfin, dans le cas où une contamination est avérée au sein d’un établissement scolaire, les pédiatres et pédopsychiatres estiment qu’elle doit être communiquée instantanément aux autorités sanitaires pour une réaction immédiate. Sans cela, et sans l’adhésion et le concours des parents et des enseignants, « ce projet ne peut être réussi », conclut le communiqué.