La loi organique sur le droit de grève verra-t-elle le jour après les mille et une tergiversations du gouvernement Benkirane ? A en croire l’actuel ministre de l’Emploi et des Affaires sociales, Abdesslam Seddiki, ladite loi a été adressée au chef du gouvernement depuis une quinzaine de jours.
Dans une déclaration à notre alter ego Al Ittihad Al Ichtiraki, le ministre de l’Emploi a tenu à souligner à ce propos qu’il a veillé à ce que cette loi soit conforme à l’esprit de la Constitution 2011 et aux conventions internationales du travail respectant les droits de l’Homme et les traités et protocoles de l’Organisation internationale du travail (OIT).
S’agissant du contenu et des dispositions que renferme ce projet de loi, Abdesslam Seddiki a fait savoir que l’exercice de ce droit ne peut faire l’objet de restrictions dissuasives et qu’il doit y avoir conciliation entre la liberté syndicale et la liberté de travail.
Dans son article 29, la Constitution garantit le droit à la grève, mais affirme le ministre, selon certaines conditions et modalités de son exercice qui y figurent dans la copie envoyée au chef du gouvernement.
Pour ce qui est de la nature de ces conditions avant toute action de grève, Abdessalam Seddiki a déclaré qu’elles sont tout à fait normales, tel le cas d’informer le patron de l’entreprise pour que celui-ci prenne les mesures appropriées en cas d’arrêt de travail, a-t-il ajouté.
Et de poursuivre que ce projet organisant la grève a tenu à réglementer ce droit dans certains secteurs névralgiques dont la santé et le transport où il est indispensable d’assurer le service minimum les jours de grève et d’épargner ainsi aux citoyens toute situation fâcheuse ou perte financière.
Concernant le dialogue avec les Centrales syndicales les plus représentatives et le patronat, Abdesslam Seddiki, tout en affirmant que jusqu’à ce jour il n’y pas eu de contact avec ces derniers, a souligné que son ministère tient absolument à l’ouverture au cours de cette année d’un dialogue sérieux et responsable avec tous les partenaires sociaux pour jeter la lumière sur les dispositions de ce projet de loi, sans pour autant négliger toute proposition ou tout changement qu’ils pourraient suggérer.
La classe ouvrière nourrit cependant un vœu et pas des moindres : que le gouvernement Benkirane se débarrasse une bonne fois pour toutes de sa manie de procéder à des ponctions sur les salaires des grévistes et de son penchant exagéré à réprimer des manifestations les plus pacifiques.
Pire, au lieu de procéder à l’annulation de l’article 288 du Code pénal qui punit d’emprisonnement, et de ratifier les conventions internationales y afférentes, notamment celle relative à la liberté syndicale (87), le gouvernement persiste dans l’entrave à l’exercice du droit syndical dans nombre de secteurs dont la justice, l’enseignement, la santé, entre autres.