Ça chauffe à M’dina Bus. Les syndicalistes menacent d’observer une grève générale en signe de protestation contre les atermoiements et le désengagement des autorités locales et de l’administration de l’entreprise à l’égard des demandes et des attentes des salariés et des syndicats qui ont tout fait pour préserver la paix sociale au sein de cette société. Une menace qui ne semble, pourtant, pas faire l’unanimité parmi le personnel de M’dina Bus. En effet, les avis divergent concernant la pertinence et les vraies causes qui sous-tendent cette décision.
Dans un communiqué signé par les quatre syndicats les plus représentatifs au sein de M’dina Bus, la situation est inquiétante et exige une lutte constante et l’utilisation de tous les procédés et moyens légaux. Ils pointent du doigt le non-respect par l’administration et les autorités préfectorales de l’accord tripartite qui devait être élaboré et signé en mars dernier ainsi que le non traitement du cahier revendicatif des salariés. A ce propos, le communiqué a rappelé que plusieurs dossiers sont encore en suspens comme c’est le cas pour les suspensions anarchiques du travail et les licenciements abusifs et collectifs. C’est le cas aussi pour le non-respect des heures de travail légales, les indemnités au titre des heures supplémentaires travaillées, la suppression des échelles allant de 1 à 4, l’amélioration des conditions de travail et la révision du système salarial.
Des revendications que qualifient d’autres syndicalistes, non signataires du communiqué, de « poudre aux yeux ». « Il est vrai que la situation est catastrophique au sein de la société mais pourquoi ces quatre syndicats ont-ils gardé le silence jusqu’à aujourd’hui ? », s’est demandé un syndicaliste sous le sceau de l’anonymat. D’après lui, cette sortie médiatique s’inscrit dans le cadre d’un rapport de force engagé contre le Conseil de la ville et la wilaya. A en croire notre source, la menace de débrayage a été dictée par la direction de la société pour faire pression sur les autorités locales de la ville afin qu’elles ouvrent les vannes des financements. « Ces autorités refusent aujourd’hui de continuer à subventionner M’dina Bus.Les fonds alloués estimés à 72 milliards de centimes n’ont pas d’effet positif sur le fonctionnement de cette société », nous a précisé notre source avant d’ajouter : « Les pouvoirs publics peuvent-ils continuer à subventionner à fonds perdus une société mal gérée ? ».
Notre source nous a expliqué que l’Etat assure lui-même la gestion de la société en laissant les tâches administratives à la direction de l’entreprise. « Aujourd’hui, c’est l’Etat qui paie les salariés, les factures de gazole et les fournisseurs », nous a-t-elle expliqué.
Concernant la décision d’observer une grève générale, notre source estime que cette solution sera difficile à mettre en place vu le manque d’enthousiasme des salariés qui pensent être l’objet d’une manœuvre syndicale incomprise. « Les salariés ne sont pas dupes, ils savent bien qui défend leurs intérêts et qui les prend en otages », a-t-elle conclu.