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La femme dans le 7ème Art : La muse des cinéastes


ALAIN BOUITHY
Samedi 7 Mars 2009

La femme dans le 7ème Art : La muse des cinéastes
Dans la panoplie des productions que nous livre depuis un demi-siècle le cinéma marocain, la prédominance de la femme comme sujet d'inspiration s'est construite au fil des saisons et au rythme des turpitudes qui ont longtemps marqué l'histoire de la condition féminine au Maroc.
Décliné sous plusieurs facettes dans divers rôles, mêlant quelquefois clichés, condamnations et critiques, le traitement de l'image de la femme s'est rapidement imposé comme l’un des moyens choisis par les cinéastes pour tenter de livrer leurs visions de la société et de l'avenir.
Mais aussi, un prétexte pour décortiquer et fustiger les maux qui entravent encore l'émancipation de cette dernière et freinent l'évolution d'une société qui se veut moderne, progressiste et démocratique. Il suffit de se plancher sur les scénarios des productions de ces dix dernières années pour s'en rendre compte et apprécier à sa juste valeur la place que revêt la femme ou tout au moins son image dans la fiction cinématographique au Maroc. Et le traitement que les cinéastes marocains lui réservent.
« Il existe quelques ébauches encourageantes dans le cinéma marocain comme dans le film « La route des femmes » de Farida Bourquia et bien d'autres.
Mais en général, le cinéma marocain est encore loin du compte; il s'agit de mettre en valeur la femme et de parler d'elle », constate le réalisateur Hamid Zoughi qui s'est beaucoup intéressé à la femme en tant que « résistante et courageuse ».
Bien qu'elles s'intéressent de plus en plus à l'image de la femme, de nombreuses productions cinématographiques marocaines demeurent encore éloignées des préoccupations majeures de la femme. C'est du moins l'avis de la productrice et distributeur de films Imane Sbahi. « Très peu de films reflètent la vraie image de la femme. Le traitement étant un peu superficiel. A part quelques expériences que l'on doit aux femmes elles-mêmes, le traitement de son image est resté superficiel.
On peut toutefois saluer l'œuvre de Jilali Ferhati, l’un des rares réalisateurs à avoir compris et étudié de près la condition de la femme marocaine, en essayant de refléter une image assez proche de la réalité. Je dirais autant pour Nour Eddine Lakhmari qui, avec son film « Casanegra », a réussi à évoquer avec finesse un sujet tabou dont on ne parle pas dans nos films : “la violence conjugale”, confie-t-elle.
Nul n'ignore que tout n'est toujours pas rose (même) dans l'univers du septième art. Cependant, si l'omniprésence de la femme dans les scénarii ne souffre pas l'ombre d'un doute, la perception que chacun fait de la muse donne toutefois quelques matières à réflexions. Et même si la Moudawana a évolué, l'image de la femme n'a forcément pas changé les choses dans le beau monde du cinéma.
Au risque de la dépraver, elle doit désormais s'acoquiner avec la mode qu'elle a engendrée. « Nombreux profitent de cette « mode » de la femme au cinéma pour gagner plus. S'intéresser autant au message qu'à la création cinématographique est malheureusement une rareté dans notre cinéma. L'évolution de la Moudawana aura des répercussions directes sur le cinéma, mais cela ne sera perceptible qu'à l'échelle du temps », estime Noureddine Kachti, critique de cinéma.
« Le traitement que l'on fait de l'image de la femme au cinéma m'importe peu dès lors qu'il reflète la réalité, celle que vit la femme en général et marocaine en particulier », conclut pour sa part Saadi Rachida, productrice de cinéma.


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