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La femme au centre des préoccupations de l’USFP


Par Saloua El Jabri
Jeudi 6 Avril 2023

Opérationnaliser les dispositions de la Constitution de 2011, produire des lectures éclairées de notre patrimoine religieux et culturel, consolider les valeurs de modernité intellectuelle et politique et veiller sur l’autonomisation économique des femmes

Tenu le 19 mars à Kelâa des Sraghna sous le thème «Mobilisons-nous tous pour une équité territoriale et un développement local», le 4ème congrès provincial a constitué une opportunité pour faire valoir le rôle de la femme dans la sphère politique, qui a été traduit par la désignation d’une femme à la tête de son comité préparatoire. La présence féminine a été marquante, les deux tiers des participants étaient des femmes, ce qui dénote de leur intérêt et leur engagement de plus en plus prononcés vis-à-vis de la politique. Le Premier secrétaire du parti a saisi l’occasion pour souligner l’importance du rôle joué par les femmes dans les centres de prise de décisions et la confiance qu’elles détiennent désormais. La femme marocaine a su imposer, en l’espace de quelques années, sa présence dans les hautes sphères de l’Etat, des finances, de l’économie. Elle est parvenue, progressivement, à assurer sa participation effective à la chose publique. En dépit des progrès réalisés, Driss Lachguar a affirmé qu’il reste beaucoup de défis à relever, en indiquant qu’«un pays comme le Maroc ne peut progresser si une partie de sa population est paralysée. Un pays qui a une femme à la tête de sa Cour des comptes, qui abrite nombre de femmes juges, d’avocates, d’ingénieures, de professeures et bien d’autres, ce qui met en avant leur capacité et leurs compétences, ne peut accepter que le droit de garde et de tutelle soit tel qu’il est à l’état actuel ». Il a ajouté que «lorsque nous évoquons le droit de tutelle, nous constatons que les femmes sont toujours considérées comme des mineures, et lorsque nous exigeons de changer cette situation, le carton rouge nous est affiché, alors nous invitons en toute responsabilité les composantes du paysage politique, de l’opposition et de la majorité et le chef du gouvernement à ouvrir un véritable dialogue sur les questions qui préoccupent tous les citoyennes et citoyens ». Les propos du Premier secrétaire du parti s’inscrivent dans la continuité d’une série de luttes sans cesse au sujet des droits des femmes au Maroc, qui ont toujours constitué une véritable préoccupation au sein de l’USFP au niveau intérieur mais aussi extérieur. Les femmes ittihadies ont constamment mené des batailles au profit de l’intérêt de la femme, ce qui a été prouvé par leur participation au côté du mouvement féministe (sur le plan politique et associatif) dans la réalisation d’énormes progrès, lesquels ont été consolidés sous le gouvernement d’Alternance dirigé par feu Abderrahmane El Youssoufi, et ensuite à travers la promulgation du Code de la famille en 2004 ayant consacré l’égalité juridique entre les hommes et les femmes, la co-responsabilité au sein du couple et l’accès de la femme à la majorité sociale. Ces acquis ont été renforcés par la suite à travers la parité et l’élimination de toute sorte de discrimination, stipulées par la Constitution de 2011. L’USFP et l’Organisation des femmes ittihadies (OFI) réitèrent leur lutte pour les droits de la femme en mettant l’accent sur la nécessité de la révision de la Moudawana, du fait des nombreuses failles constatées au niveau de la justice au sein de la famille qui demeure loin du principe de l’équité, particulièrement pour les femmes et les enfants considérés comme les plus vulnérables aux lacunes du texte actuel. L’amendement du Code de la famille est devenu ainsi une nécessité cruciale et urgente pour s’adapter aux différentes mutations économiques et sociétales impliquant le changement des lois et textes révélant des contradictions ou des ambiguïtés de certaines de leurs dispositions, notamment entre autres, celles se rapportant à l’héritage, à la polygamie, au mariage des mineures et à l’extension du périmètre où l’avortement est autorisé, tout en ayant une lecture éclairée des textes religieux.

De nombreux défis à relever
Les partis progressistes dont l’USFP et leurs organisations féminines ont plusieurs défis à relever, d’abord pour consolider les acquis et ensuite pour faire évoluer les droits de la femme au Maroc. D’ailleurs, le projet de société démocratique moderniste est confronté à un défi majeur, à la lumière de la marée conservatrice actuelle, qui constitue un défi culturel et idéologique obligeant les élites culturelles partisanes et nationales en général à libérer le discours religieux de l’emploi politique d’une part, et des interprétations conservatrices et irrationnelles qui s’opposent aux valeurs universelles et humaines, d’autre part.
* Le défi de la réconciliation politique, économique, sociale et culturelle en faveur des femmes ne peut être abordé en l’absence d’une véritable séparation entre la religion et la politique et la construction d’un Etat de droit pour la mise en œuvre d’une culture civique structurant les relations au sein de la société mais également la relation entre la société et l’Etat.
* Le défi d’opérationnaliser les dispositions de la Constitution de 2011 de façon à garantir l’égalité des sexes dans tous les domaines sans réserve, et la suprématie des conventions internationales des droits de l’Homme et la reconnaissance de la primauté de ces droits de sorte qu’il ne soit pas permis d’invoquer des spécificités religieuses ou culturelles pour restreindre les droits humains des Marocains femmes et hommes.
* Le défi de produire des lectures éclairées de notre patrimoine religieux et culturel afin de l’adapter à l’évolution de la société.
* Le défi de consolider les valeurs de modernité intellectuelle et politique, notamment les valeurs de citoyenneté, de respect du pluralisme, de diversité et de différence, sans exclusion ni discrimination fondée sur l’appartenance sexuelle, ethnique ou sectaire.
* Le défi d’autonomisation économique des femmes, considérée comme l’une des portes d’entrée fondamentales vers l’établissement de l’égalité homme-femme. D’ailleurs, ce champ s’inscrit dans la déclinaison des dispositions de la Constitution ayant placé l’autonomisation économique, sociale et politique des femmes comme déterminant majeur et fondamental de la consolidation de l’Etat de droit. Le parti de la Rose considère que la vision démocratique, moderniste et progressiste dont il est porteur permet de bâtir une société ouverte aux multiples potentialités sans discrimination. En ce sens, l’USFP est absolument conscient que cette société ne peut progresser sans une véritable intégration des femmes et sans la garantie d'une égalité homme-femme parfaite dans les domaines politique, économique, social, culturel et environnemental. 


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