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Toutefois, le ministre a tenu à préciser que ce dossier n’intéresse qu’une certaine catégorie d’artisans et non l’ensemble de la profession.
Ainsi, a-t-il expliqué, il faut distinguer entre les artisans salariés et ceux dits indépendants. S’agissant de la première catégorie, M. Birou a indiqué qu’elle bénéficiait déjà des prestations de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) gérée par la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS). Quant à la deuxième catégorie, le ministre a dit qu’elle se compose d’artisans à revenus modestes, susceptibles de bénéficier du régime d’assistance médicale (RAMED) et de ceux qui sont exclus de tout régime de sécurité sociale, vu la modestie de leurs revenus.
Dans ce cadre, le ministre a rappelé que ces derniers ont fait l’objet d’une expérience appelée « Aynaia » qui n’a pas donné les fruits escomptés. Il s’agit d’un régime de couverture sociale établi en accord avec deux établissements privés d’assurance. Pourtant, et malgré les campagnes de sensibilisation et de communication, a précisé le ministre, ce produit a enregistré seulement l’adhésion de 5.000 artisans. L’évaluation de ce produit a révélé son incompatibilité avec les attentes et les possibilités financières des artisans. A titre d’exemple, un artisan touchant 2500 DH par mois et ayant trois enfants, fait l’objet d’un prélèvement de 50 DH par mois de la part de la CNSS contrairement à « Anyaia » qui impose un prélèvement de 319 DH par mois. C’est pourquoi le gouvernement a décidé de mettre fin à ce système et d’initier la réflexion sur un autre produit plus économique. Pourtant, qu’en est-il du bilan des autres systèmes de couverture sociale mis en place ? Pour Said Chikhaoui, professeur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca, et auteur de nombreuses publications sur l’artisanat, le résultat est médiocre. « Car si théoriquement l’ensemble de la population active dans l’artisanat est en mesure d’accéder à la CNSS ou au produit de «Addamane Alhirafi », force est de constater qu’après une décennie l’effectif des affiliés à ces deux systèmes reste insignifiant par rapport à la population du secteur », a-t-il constaté.
Selon lui, ce constat s’explique par la complexité du secteur et l’ambiguïté du statut des artisans d’une part, et la faible capacité contributive des populations du secteur d’autre part. « Ce qui fait que seule une très faible partie de celui-ci bénéficie de cette couverture sociale » a-t-il constaté.
M. Chikhaoui va plus loin dans sa critique. Il estime que la réalité de l’action gouvernementale à l’égard de tout le secteur n’a pas été à la hauteur des choix politiques. Pour lui, il existe un décalage net entre un discours officiel marqué par l’intérêt pour le secteur, et les programmes réalisés à son profit. « L’action gouvernementale a souvent manqué de visibilité, de continuité, de cohérence et de mobilisation, sinon de conviction... L’organisation du secteur reste inefficace et non représentative », a-t-il conclu.